La Figure de proue/Arrachement

Eugène Fasquelle (p. 121).

Arrachement

Si le drame éternel des saisons se dénoue,
C’est parmi cette fin surtout que je me veux.
Automne ! Te sentir ravager mes cheveux,
Et courir me jeter contre toi, joue à joue !

Au travers de ton temps gris et passionné,
Envahissant d’un pas impérieux d’amante
Cette clairière-ci qu’un coup de vent tourmente,
Me mêler tout entière à ce chêne fané,

Pour que, mortes, quittant la branche principale,
Ces quelques feuilles fuient dans le sens du ciel bas,
Et que je puisse croire aussi que la rafale
Les arrache de force à mon cœur mûr et las !…