La Fameuse comédienne/Notes
NOTES.
P. 6, l. 15 etseq. « Elle est fille de la deffunte Bejart. .. » La Fameuse Comédienne partage, sur la parenté de Madeleine et d’Armande, une opinion que le livre de M. Eud. Soulié n’a pas, selon nous et d’autres, convaincue de témérité. Elle fait également allusion à la paternité de M. de Modène, ce qui est soutenable, et à celle de Molière, ce qui est une infamie.
P. 10, l. 12. L’Abbé de Richelieu : Armand Vignerod de Richelieu. L’exemplaire de Jamet porte ces deux notes en marge, en face du portrait gravé de ce prêtre :
« Je crois que c’est d’un bon apôtre dont il est question dans l'Histoire du Collège Roïal, t. V, p. 124, Gaudoin, 1758, in-4o ; mais il est nommé Emmanuel-Joseph dans un poëme latin du 22 juillet 1657. Il étoit neveu et filleul du Cardinal.... (coupé par la reliure )... mal à propos un chapeau à ses armes et... »
« Blot dit de cet Abbé : « Il n’avoit pu accrocher l’Archevêché de Paris ; mais il fut assez sage pour préférer le cotillon à la mitre, le plaisir à l’hypocrisie. Voïez mes Stromates. p. 1237[1]. Il aimoit fort les Comédiennes ; c’est de lui que Mme des Houlières disoit : Hors de l’Hôtel point de salut. » Il fut aussi l’amant de la femme de Colletet.
P. 10, l. 24. …« La Princesse, qui estoit le premier rolle considérable où elle eust pareu… » On croit cependant qu’elle a joué celui de Léonor dans l’École des Maris.
P. 14, l. 11. …« femme du portier… » Les registres de la troupe de Molière signalent en effet un Chasteauneuf, gagiste.
P. 27, l. 12. L’Abbé de Lavau (Louis-Irland de Lavau) acheta, en 1671, le brevet de Garde du Cabinet des Livres au Louvre. Il fut nommé en 1679 à l’Académie, pour avoir facilité le mariage d’une nièce de Colbert avec le Duc de Mortemart.
P. 29, l. 19. Du Boulay (Michel), Secrétaire du Duc de Vendôme, écrivit les paroles de deux opéras, Zéphire et Flore, représenté en 1688, et Orphée, en 1690, dont un fils de Lulli composa la musique.
P. 45, l. 18. « Il arriva, dans ce mesme tems, une avanture… » Il n’est personne qui n’ait été frappé de la ressemblance de cette intrigue avec celle du Collier. L’une et l’autre sont analogues jusque dans les plus petits détails, et il est évident que l’épisode raconté par la Fameuse Comédienne inspira l’auteur du scandaleux imbroglio de 1786. Celui de 1675 eut aussi du retentissement. Deux comédies y firent allusion : la Fausse Clélie, composée en 1676, mais non représentée, et l’Inconnu, de Thomas Corneille, joué le 17 novembre 1675. Au troisième acte, une Bohémienne fait cette prédiction à la Comtesse, dont Mme Molière tenait le rôle :
Dans vos plus grands projets vous serez traversée ;
Mais en vain contre vous la brigue emploîra tout,
Vous aurez le plaisir de la voir renversée,
Et d’en venir toujours à bout.
Cette ligne qui croise avec celle de vie
Marque pour votre gloire un moment très-fatal :
Sur des traits ressemblants on en parlera mal,
Et vous aurez une copie.
N’en prenez pas trop de chagrin :
Si votre gaillarde figure
Contre vous quelque tems cause un fâcheux murmure,
Un tour de ville[2] y mettra fin,
Et vous rirez de l’aventure.
P. 45, l. 21. La Tourelle. L’arrêt du Parlement la nomme « Marie Simonnet, se disant femme de Hervé de la Tourelle. » Une note manuscrite de l’exemplaire de Jamet dit : «Aimée Jarbais, dite La Tourelle, dont l’anagramme est resiab à emia ’ j. —Voir les épigrammes de Colletet. »
P. 48, l. 21. Circé, tragi-comédie de Thomas Corneille, à laquelle De Visé travailla, et dont Charpentier fit la musique. Elle fut représentée avec un grand luxe de machines, le 17 mars 1676, et eut 42 représentations, dont la dernière le 30 septembre.
P. 62. LA CHAMPMESLÉ. Racine, Tonnerre : allusion au Comte de Clermont-Tonnerre, qui avait supplanté Racine dans le cœur de la belle Comédienne.