Traduction par Charles Belin.
Vallecchi (p. 47-48).


13. Empire et Discipline.


L’État fasciste est une volonté de puissance et de domination. La tradition romaine est ici une idée de force. Dans la doctrine du fascisme, l’empire n’est pas seulement une expression territoriale, militaire ou marchande, mais spirituelle et morale. On peut concevoir un empire, c’est-à-dire une nation qui, directement ou indirectement, guide d’autres nations, sans que la conquête d’un kilomètre carré de territoire soit nécessaire. Pour le fascisme, l’aspiration à l’empire, c’est-à-dire à l’expansion des nations, est une manifestation de vitalité : son contraire, l’esprit casanier, est un signe de décadence. Les peuples qui naissent ou ressuscitent sont impérialistes, les peuples qui meurent sont des renonciateurs. Le fascisme est la doctrine la plus apte à représenter les tendances, les états d’âme d’un peuple qui, comme le peuple italien, ressuscite après de longs siècles d’abandon ou de servitude étrangère. Mais l’empire exige la discipline, la coordination des efforts, le devoir et le sacrifice. Et cela explique de nombreux aspects de l’action pratique du Régime : la direction imprimée aux forces multiples de l’État et la sévérité nécessaire contre ceux qui voudraient s’opposer à ce mouvement spontané et fatal de l’Italie du xxe siècle, et s’y opposer en agitant les idéologies périmées du xixe siècle, idéologies répudiées partout où l’on a osé de grandes expériences de transformation politique et sociale. En ce moment plus que jamais les peuples ont soif d’autorité, de direction et d’ordre. Si chaque siècle a sa doctrine, mille indices montrent que celle du siècle présent est le fascisme. Le fascisme est une doctrine de vie, car il a suscité une foi ; et cette foi a conquis les âmes, car le fascisme a eu ses morts et ses martyrs.

Le fascisme a désormais, dans le monde entier, l’universalité qu’ont toutes les doctrines qui, en se réalisant, représentent une époque dans l’histoire de l’esprit humain.