Librairie Nouvelle (2p. 159-170).
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XLVI


Mondragone, 30 avril.

Felipone vint nous y trouver. Il m’annonça que je devais, par considération pour lui, ne recevoir personne, pas même lord B***, qui était venu lui demander de mes nouvelles, et la Mariuccia qui était fort inquiète de sa nièce. Il ne voulait pas révéler le secret du passage, inutilement, à trop de personnes, et il s’était contenté de dire à nos amis que nous étions dans la campagne, en lieu sûr.

— Ma femme, ajouta-t-il, s’occupera de vous apporter des vivres. Moi, il faut que je me tienne chez nous, car il y a bien des curieux sur pied à la suite de ces aventures que chacun explique et raconte à sa manière, et, parmi eux, des mouchards qui voudraient bien me confesser. Il est bon que je montre à ces gens-là ma figure simple et mes yeux étonnés, car mon rôle est de paraître hébété de surprise quand on me parle de gens cachés ici, qui se seraient envolés par les grands tuyaux du terrazzone. On voudra rôder aujourd’hui, et demain encore, autour du château, et, malgré les portes des jardins fermées, il se glissera toujours quelques enfants entre mes jambes. Faites attention à ne point vous laisser voir en replantant votre tente dans le casino. Olivia n’amènera personne dans les cours. Je lui ai donné avis de votre présence. Elle dira que la police défend de visiter Mondragone jusqu’à nouvel ordre. Vous trouverez tous vos effets de campement dans la Befana où je viens de les rapporter. Et sur ce, mes beaux enfants, l’amour et l’espoir soient avec vous !

Je ne le laissai pas partir sans lui demander ce qu’il savait de la santé de lady B***. Elle allait mieux. Son mari espérait pouvoir aller à Rome le lendemain pour tâcher de mettre fin aux soupçons absurdes dont j’étais l’objet, et qui devaient, selon lui, tomber d’eux-mêmes après le départ des personnages auxquels on m’avait supposé appartenir.

Nous passâmes donc la journée à remeubler le casino. Comme on n’y avait rien trouvé, on n’avait rien dévasté. Je refis mon établissement de travail dans la chapelle où je retrouvai avec plaisir mon tableau et mon album d’écritures, dans le trou où je les avais cachés. Il fait tout à fait chaud, et le soin d’entretenir le feu ne complique plus l’embarras de notre existence. Je ne regrette pas les savantes ressources culinaires de Tartaglia, ni la société de Fra Cipriano. La chèvre nous a été ramenée par Olivia, et nos lapins courent de plus belle dans les grandes herbes de la cour. Je n’ai pas pu décider Daniella à me laisser perdre l’habitude du café ; mais je lui ai persuadé que je l’aimais mieux fait à froid, et que je détestais les ragoûts. Nous vivons donc de quelques viandes froides, de salade, d’œufs et de laitage. Elle s’occupe de moi, à côté de moi, toute la journée, et voilà trois jours que je vous griffonne mon récit à la veillée, lisant, à mesure, à ma chère compagne, tout ce qui peut l’intéresser dans cette relation de notre humble épopée.

Je suis bien plus heureux, depuis ces trois jours, que je ne l’ai encore été. Daniella ne me quitte plus ! On la croit partie avec moi, et s’il me devient possible de prolonger ostensiblement mon séjour en ce pays-ci, je voudrais ne sortir de ma cachette que pour conduire ma fiancée à l’autel. Je voudrais avoir l’agrément de mon oncle, et des papiers qui me missent à même de contracter, en présence des représentants de la légalité française, un engagement inviolable. J’ai donc écrit à l’abbé Valreg, et j’ai envoyé ma lettre à lord B*** pour qu’il la fit partir. Je m’attends bien à des questions, à des représentations, à des lenteurs de la part de mon digne oncle ; mais ma résolution est inébranlable. Daniella a assez souffert pour moi, et, bien que mon serment devant Dieu seul lui suffise, je ne veux pas qu’autour d’elle on puisse douter de l’éternel dévouement dont je la juge et dont je la sais digne.

Je vous ai envoyé aussi une lettre plus abrégée que ce volume, mais résumant les mêmes faits. La connaissance que vous en prendrez vous mettra à même d’agir auprès de mon oncle. Je sais qu’une démarche de votre part pour approuver et appuyer ma demande filiale aura du poids dans son opinion.

Et maintenant, je vas me remettre à la peinture. Je m’aperçois avec plaisir que ces agitations, ces joies, ces dangers et ces fatigues, loin de m’énerver, me font sentir plus vivement le besoin, le désir, et, qui sait ? peut-être la faculté du travail. Par le temps de civilisation qui court, les artistes sont légitimement avides d’un certain bien-être, à un moment donné. Et moi aussi, je m’arrangerais bien d’une situation faite et de conditions d’existence assez stables et assez douces pour me permettre de faire, de mon talent, le résumé de ma valeur intellectuelle et morale. Mais, d’une part, je n’ai pas encore le droit d’aspirer à ces tranquilles satisfactions et à ces saines habitudes de la maturité. D’autre part, je ne suis peut-être pas destiné à y arriver jamais, et les jours de foi, de santé, d’émotion que je traverse, ne me sont pas envoyés pour que j’en attende le résultat, incertain par rapport à mon progrès futur. C’est à présent, c’est dans le mystère où je me plonge, c’est dans l’amour qui m’exalte et dans la pauvreté que j’épouse résolument, qu’il me faut chercher le calme et la force de mon âme. Je songe à tous ces vaillants artistes du passé qui traversèrent des maux si grands, des revers si tragiques ou des souffrances si amères, sans jamais trouver l’heure bienfaisante où ils eussent savouré la fortune et la gloire. Ils ont produit quand même ; ils ont été féconds et inspirés dans la tourmente. Eh bien, marchons dans ce chemin de torrents et de précipices, puisqu’il a été frayé par tant d’autres qui étaient plus et qui valaient sans doute mieux que moi !

. . . . . . . . . . . . . . .


Du 1er au 15 mai.

Il s’est passé encore bien des choses depuis mes dernières écritures. Comme j’aime mieux en faire davantage à la fois, ceci devient récit plutôt que journal.

Le lendemain du jour où je terminais ce qui précède, Brumières me fit demander par la Vincenza à me parler en particulier, et, bien que Felipone ait défendu, c’est-à-dire demandé à sa femme de ne pas lui révéler l’existence du souterrain, elle l’avait amené dans la Befana, où j’allai le recevoir.

— Je vous apporte des nouvelles, me dit-il gaiement ; mais d’abord laissez-moi vous presser sur mon cœur de jeune homme, car je reconnais que vous êtes un honnête et un bon garçon. Vous ne m’avez pas trompé : Medora… Mais parlons de vous d’abord, ce sera moins égoïste.

Vous êtes libre. Lord B*** m’envoie vous le dire, et ce que je vous dirai malgré lui, c’est qu’en attendant un semblant d’examen judiciaire des faits qui vous ont été imputés, ce bon Anglais, qui vous aime, a déposé, pour vous servir de caution, une somme que je crois fabuleuse, vu qu’on a de grands besoins dans ce gouvernement, et que le régime du bon plaisir autorise à beaucoup exiger, mais dont lord B*** refuse de dire le chiffre, affectant, au contraire, avec sa générosité de grand seigneur, d’avoir arrangé facilement toutes choses. Donc, mon cher ami, allez le remercier et le consoler de l’état de sa femme, qui devient inquiétant.

» Attendez cependant que je vous parle un peu de mes affaires, à moi ! J’ai découvert aisément, aux environs de Roccadi-Papa, ma céleste extravagante. J’ai enfourché le noble Otello, qui a bien manqué me rompre les os dix fois plutôt qu’une, et, grâce à ce passe-port, je suis entré dans la citadelle avec tous les honneurs de la guerre. La joie de retrouver la bête a fait rejaillir un peu de sympathie et de bon accueil sur le cavalier. Je crois aussi qu’après vingt-quatre heures, la solitude des montagnes pesait déjà un peu à mon héroïne.

» D’ailleurs, en apprenant la maladie de sa tante, elle n’a pas hésité à ajourner ses projets de retraite et d’indépendance pour venir la voir et la soigner. Si bien qu’elle est à Frascati depuis deux jours, où j’ai eu la gloire de la ramener, elle sur son noble coursier, moi sur un affreux mulet galeux, la seule monture que j’ai pu trouver dans cette abominable bicoque de Rocca. Heureusement, il avait des jambes, et j’ai pu ne pas rester trop en arrière. Chemin faisant, nous avons parlé de vous, et même nous n’avons parlé que de vous et j’ai vu que la fantaisie de ma princesse pour vous était à l’état de souvenir antédiluvien. C’est un plaisir d’avoir affaire à ces heureuses cervelles de souveraines, qui changent subitement toutes leurs batteries et font, de leur existence accidentée, une féerie avec changements à vue. Elle se moque de vous et de votre amour pour la Daniella avec une aisance qui réjouit l’âme. C’est à tel point que je me vois forcé maintenant de vous défendre, d’autant plus que je souhaiterais bien lui prouver que vous agissez le plus raisonnablement du monde, et que le comble de la sagesse est de se marier selon son cœur, quelle que soit l’infériorité sociale ou pécuniaire de l’objet aimé. Vous m’avez donc servi à l’entretenir de théories qui me font franchir beaucoup de chemin, et qui me permettront, au premier jour, d’appeler son attention sur un charmant garçon pauvre, de votre connaissance.

» Sur ce, mon cher, je compte plus que jamais sur vous pour m’aider à plaire, résultat que vous favoriserez en déplaisant vous-même le plus possible.

— Ah ça ! lui dis-je, cette plaisanterie dure donc encore, et vous voulez absolument vous persuader que je risquerais de plaire trop, si je ne faisais de grands efforts pour me rendre moins délicieux ?

— Ah ! tenez, mon brave Valreg, vous parlez comme vous le devez, et je me plais à reconnaître que, malgré mes persécutions, je n’ai pas pu vous arracher le plus petit sourire de vanité. Je n’aurais peut-être pas été si austère et si religieux, si j’avais été à votre place. Mais le fait est que je sais tout. Ne dites rien, c’est inutile, je sais tout ! Medora m’a tout raconté elle-même, avec une insolence de franchise qui m’a mis d’abord en fureur contre elle, et qui a fini par me faire beaucoup de plaisir, car cet abandon de confiance me prouve un désir de mettre mon dévouement à l’épreuve et me donne le droit de me dire le confident et l’ami de ma princesse. Je sais donc qu’elle vous a aimé par dépit et qu’elle vous l’a laissé voir. Je sais qu’un baiser a été échangé dans les grottes de Tivoli… Sapristi ! si je ne vous voyais faire, à présent, des folies pour la Daniella, je croirais que vous êtes un nouveau saint Antoine. Il faut que cette Daniella soit délirante pour vous inspirer une telle vertu !

— Ne parlons pas d’elle, je vous prie, répondis-je brusquement, je vais lui dire que je sors ; je vais m’habiller, et je vous rejoins chez lord B*** dans un quart d’heure. Où demeure-t-il ?

— À Piccolomini ; je cours vous annoncer. »

Daniella reçut avec transport la nouvelle de ma liberté. Elle voyait finir mes dangers et arriver l’heure de notre union religieuse, qu’elle avait toujours affecté de ne pas juger nécessaire à notre bonheur, mais que ses scrupules religieux appelaient en secret comme une absolution de son péché.

— Nous allons sortir ensemble, me dit-elle en préparant ma toilette de visite, je veux aussi remercier lord B***, ton ami et ton sauveur !

Quoique je sentisse l’inconvenance de cette démarche, je fus vite décidé à en accepter toutes les conséquences. Mais la pauvre enfant lut dans mes yeux la rapide expression de ma première surprise. Elle attacha son regard profond sur le mien, et s’assit en silence, tenant mon habit noir sur ses genoux.

— Eh bien, lui dis-je, tu ne t’habilles pas ?

— Non, répondit-elle d’un air abattu ; je n’irai pas, je ne dois pas y aller ? Je ne peux pas entrer chez eux comme ta femme, et on me ferait sentir que ma place est dans l’antichambre.

— Il faudra pourtant bien, si l’on tient à me voir, que l’on s’habitue à te recevoir comme mon égale.

— Quand nous serons mariés… peut-être. Mais non, va, jamais ! lady Harriet est trop grande dame anglaise pour se résigner à faire asseoir devant elle la pauvre fille qui lui a tant de fois lacé ses bottines. Non, non ! jamais ! J’étais folle de l’oublier !

— Eh bien, c’est possible. Qu’importe ? Je vais remercier ces personnes généreuses et leur faire en même temps mes adieux.

— Tu ne peux pas quitter Frascati tant que la somme déposée pour ta caution…

— Je le sais, je ne quitterai pas Frascati ; mais je ne reverrai pas lady B***, car je vais lui annoncer notre mariage, et elle sera probablement charmée de ma résolution de ne plus me présenter chez elle.

— Ainsi, je serai cause que tes amis les plus utiles, ceux à qui tu dois le plus, te chasseront de chez eux ?… Ah ! c’est affreux de réfléchir, et voilà que je réfléchis ! Eh bien, écoute, ne leur dis rien de moi, c’est inutile, et va vite. Ce soir, je te dirai comment je veux me conduire à leur égard ; j’y penserai. Passe ton habit et va-t-en. Tarder serait mal : on t’accuserait d’ingratitude. Va !

Elle me conduisit jusqu’à la porte de la cour et me poussa presque dans le stradone, comme si elle eût craint de se raviser et de me retenir. En me rendant seul à la liberté, il semblait qu’elle eût la soudaine révélation d’un état de choses douloureux pour elle et malheureux pour nous deux. Elle était absorbée, et, quand, après l’avoir embrassée, j’eus fait quelques pas, je me retournais et la vis debout au seuil du manoir, immobile, pâle, avec un regard sombre qui me suivait attentivement.

En ce moment, je me rappelai que Medora était à la villa Piccolomini, et que j’allais probablement la revoir. La pensée d’un nouvel accès de jalousie, lorsque Daniella viendrait à savoir cette rencontre, me donna froid par tout le corps. Je retournai vers elle avec la résolution de lui dire la vérité ; mais, en même temps, je compris que si elle m’empêchait d’aller remercier lord B*** et m’informer moi-même de la santé de sa femme, je commettais une lâcheté impardonnable.

On eût dit que Daniella devinait mes secrètes perplexités. Son bel œil terrible interrogeait ma physionomie et tous mes mouvements. J’avais commencé à marcher vers elle, je ne pouvais plus m’en dédire.

— As-tu oublié quelque chose ? me dit-elle sans faire un pas dehors.

— Non ! je veux t’embrasser encore !

Je l’embrassai en frémissant ; je sentais que je la trompais et qu’elle me le reprocherait ensuite, comme si mon silence couvrait une infidélité. Et pourtant, si la scène de la maledetta recommençait en ce moment, si elle se prolongeait jusqu’au soir, jusqu’au lendemain, j’étais avili et, pour ainsi dire, déshonoré aux yeux des amis les plus respectables et les plus sérieux.

Je me confiai à la Providence, à la loyauté de mon cœur, et je partis en courant, me disant bien que cet empressement, qui n’était de ma part que le désir d’être bien vite revenu, serait peut être traduit plus tard comme une impatience de revoir Medora.

Les réflexions pénibles qui m’assiégeaient m’empêchèrent de goûter le plaisir instinctif de la liberté. Nous avions fait, Daniella et moi, de si doux rêves et de si beaux projets de promenade pour le jour où il nous serait peut-être permis de sortir au grand soleil, appuyés sur le bras l’un de l’autre ! Nous devions être mariés le même jour ; nous ne comptions pas que je serais délivré si vite et si inopinément. Et voilà qu’elle restait seule et tristement prisonnière, tandis que je courais, sans les voir, à travers ces délicieux jardins où nous nous étions promis de cueillir ensemble sa couronne de mariée !

Comme je franchissais cette porte de la villa Falconieri par le cintre à jour de laquelle un vieux chêne passe au dehors une branche énorme, semblable à un bras qui appelle et repousse les passants, la Mariuccia, qui venait à ma rencontre, se jeta à mon cou et m’embrassa avec effusion en demandant sa nièce et mêlant des doutes et des reproches à ses amitiés.

— Attendez quelques jours, lui dis-je, et vous serez sûre de moi, car Daniella sera ma femme. Allez la trouver à Mondragone, distrayez-la d’une heure de mon absence, et surtout ne lui dites pas…

La parole fut suspendue sur mes lèvres par un accès de mauvaise honte. Je venais d’apercevoir, à dix pas devant moi, Medora, qui venait aussi à ma rencontre, appuyée sur le bras de Brumières, dans le stradone de Piccolomini.

— J’entends ! dit la Mariuccia, qui vit la contrariété sur ma figure. Il ne faut pas dire que la Medora est chez nous ? Ce sera difficile ; c’est la première question qu’elle va me faire.

— Attendez que je sois de retour pour lui répondre. Je ne tarderai pas.

Comme la Mariuccia s’éloignait sur le chemin que je venais de faire, je fus salué par un éclat de rire moqueur de Medora, et je l’entendis dire, exprès, tout haut à Brumières :

— C’est une jolie tante à embrasser que la Mariuccia ! Il fera bien de se peigner en rentrant chez lui !

— Je vois, à votre gaieté, lui dis-je en la saluant, que lady Harriet est moins malade que je ne le craignais ?

— Pardonnez-moi, répondit-elle, en prenant tout à coup l’air d’une tristesse de commande ; ma pauvre tante va mal, et nous la perdrons peut-être !

Le son de sa voix était si sec, que j’en fus révolté.

— Daniella, pensais-je, que ne peux-tu lire en moi l’antipathie croissante que cette belle poupée m’inspire.

Je saluai de nouveau et passai outre, sans même excuser mon impatience. J’entendis encore ces mots : « Il est déjà devenu grossier !» dits à Brumières avec l’intention évidente que je les entendisse. Je levai mon chapeau sans me détourner, comme pour remercier de cette douceur à mon adresse, et je descendis l’allée en courant.

Lord B*** m’attendait sur le perron. Il était affreusement changé.

— Eh bien ! vous voilà enfin ? me dit-il en me prenant les mains. J’avais bien besoin de vous ! Elle est mal ! On ne me dit pas toute la vérité, mais je la sens là, dans mon cœur qui s’en va avec sa vie ! Je l’aimais, Valreg ! Vous ne croiriez pas cela ? C’est pourtant la vérité, je l’aime toujours. Mon ami, je vous prie de rester avec moi cette nuit. Si l’accès de fièvre recommence, ce sera le dernier. Je ne sais pas comment je supporterais cela. Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas me quitter.