La Cithare (Gille)/L’Offrande

La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 175-176).
◄  La Cigale
Le Satyre  ►

L’OFFRANDE


Dans la clarté de l’air, au milieu des jardins
Dont les massifs fleuris descendent en gradins,
Brille un temple léger orné d’un beau portique.
Sous la porte, l’encens et l’huile aromatique
Exhalent leur parfum dans les vases sacrés.
Trois vierges lentement ont gravi les degrés,
Et leur manteau soyeux sur leur épaule ondule.
Sur la dernière marche, alors, l’hiérodule
Se détache, et pareille à l’oiseau dans son vol,
À peine de son pied brillant touchant le sol,

Dispose une moisson de blanches violettes.
Les deux autres, plus loin, avec des bandelettes
Attachent leur guirlande aux candélabres d’or.
Entre la colonnade, au seuil du corridor,
Elles ont reformé leur groupe plein de grâce :
Leurs cheveux relevés sur leur nuque un peu grasse
Montrent leur chair de neige ; et leur péplos mouvant
Qui s’enfle et qui voltige, agité par le vent,
Découvre quelquefois leur taille fine, et laisse
Admirer librement leur charme et leur souplesse.