La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 53-54).

ARTÉMIS


 
Artémis, aux cheveux surmontés d’un croissant,
Dans sa froide beauté triomphante, et froissant
Sous ses pieds lumineux les fleurs de la broussaille,
Sans redouter le vent sauvage qui l’assaille,
D’un élan vigoureux s’avance au fond des bois.
Sur son épaule nue, à côté du carquois,
Pend son arc ; dans sa main elle tient une flèche.
Le loup hargneux qui fuit, ou le chien qui la lèche,
N’émeuvent point son cœur et ne l’arrêtent pas.
Suivant dans les taillis la trace de ses pas,

 
Les nymphes des forêts, ses compagnes fidèles,
En se pressant lui font cortège ; et l’une d’elles,
La dernière, portant dans ses bras le butin,
Laisse voir deux ramiers qu’elle a pris ce matin.
Et sous les hêtres noirs dont luit l’écorce brune
Brillent dans le ciel clair les cornes de la lune.