La Cithare (Gille)/Épithalame

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La Cithare, Texte établi par Georges Barral Voir et modifier les données sur WikidataLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 197-198).

ÉPITHALAME



Ô nuit divine, sois propice, ô toi qui leurres
Ces amants enlacés ! Et vous, les belles Heures,
Retardez d’atteler vos chevaux d’or pour eux !
Chers enfants, confondez vos efforts amoureux ;
Aimez-vous, aimez-vous ! Quand l’amante succombe,
Que, parmi les bosquets étoilés, la colombe
Ne soupire pas plus ! En vos jeux étourdis,
En vos charmants combats, que vos bras arrondis,
Plus fortement noués que la liane au chêne,
Forment une puissante et délicate chaîne.

Redoublez vos ardeurs, l’étoile brille encor.
Aimez-vous, aimez-vous ! Les coquillages d’or
Seront moins bien unis que vos lèvres brûlantes.
Surtout, n’éteignez pas ces lampes vigilantes :
Témoins muets des doux mystères de l’amour,
Elles ne diront rien de leur secret au jour.