La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 80
LES PRÉLUDES DE LA GRANDE BATAILLE
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LXXX | |||
Olivers est muntez desur un pui : | Olivier est monté sur une hauteur : | ||
Guardet suz destre par mi un val herbus, | Il regarde à droite parmi le val herbu, | ||
Si veit venir cele gent païenur ; | Et voit venir toute l’armée païenne. | ||
1020 | Si’n apelat Rollant sun cumpaignun : | Il appelle son compagnon Roland : | |
« Devers Espaigne vei venir tel bruur, | « Ah ! dit-il, du côté de l’Espagne, quel bruit j’entends venir !
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« Tanz blancs osbercs, tanz helmes flambius ! | « Que de blancs hauberts ! que de heaumes flamboyants ! | ||
« Icist ferunt noz Franceis grant irur. | « Nos Français vont en avoir grande ire. | ||
« Guenes le sout, li fels, li traïtur, | « C’est l’œuvre de Ganelon le traître, le félon ; | ||
1025 | « Ki nus jugat devant l’Empereür. | « C’est lui qui nous fit donner cette besogne par l’Empereur.
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« — Tais, Oliver, li quens Rollanz respunt, | « — Tais-toi, Olivier, répond le comte Roland ; | ||
« Mis parrastre est : ne voeill que mot en suns. » | Aoi. | « C’est mon beau-père : n’en sonne plus mot. » |
Vers 1017. — Oliver. O. V. la note du v. 176. ═ Lisez : Oliviers muntet de sur un pui haltur. Nous avions d’abord supprimé le mot haltur, pour la mesure. Mais pui n’est pas admissible comme assonance dans un couplet en ur. ═ M. et G. ont lu un pin, ce qui constitue une erreur des plus grossières.
Vers 1022. — Elmes. O. V. la note du vers 996.
Vers 1024. — Lire fel.