La Chanson de Roland/Léon Gautier/Édition critique/Laisse 281
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CCLXXXI | |||
Bavier e Saisne sunt alet à cunseill, | Saxons et Bavarois sont entrés en conseil, | ||
E Peitevin e Norman e Françeis ; | Avec les Poitevins, les Normands et les Français. | ||
3795 | Asez i ad Alemans e Tiedeis. | Les Thiois et les Allemands sont en nombre. | |
Icil d’Alverne i sunt li plus curteis, | Les barons d’Auvergne sont les plus indulgents, | ||
Pur Pinabel se cuntienent plus quei. | Les moins irrités, les mieux disposés pour Pinabel : | ||
Dist l’uns à l’ altre : « Ben fait à remaneir. | « Pourquoi n’en pas rester là ? se disent-ils l’un à l’autre ;
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« Laisum le plait, e si preium le Rei | « Laissons ce procès, et prions le Roi | ||
3800 | « Que Guenelun cleimt quite ceste feiz, | « De faire cette fois grâce à Ganelon | |
« Puis si li servet par amur e par feid. | « Qui désormais le servira avec foi, avec amour. | ||
« Morz est Rollanz, jamais ne l’ reverreiz, | « Roland est bien mort, plus ne le reverrez ; | ||
« N’ert recuverez pur or ne pur aveir. | « L’or et l’argent ne pourront pas vous le rendre. | ||
« Mult sereit fols ki là se cumbatreit. » | « Quant au duel, ce serait folie. » | ||
3805 | N’en i ad cel ne l’ graant e otreit, | Tous les barons disent oui, tous approuvent, | |
Fors sul Tierri, le frère dam Gefreid. | Aoi. | Excepté un seul : Thierry, frère de monseigneur Geoffroi. |
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Vers 3793. — Saisnes. O. Il faut Saisne au cas sujet. ═ Conseill. O. V. la note du vers 30.
Vers 3796. — Icels. O. Pour le cas sujet, icil. Le scribe a trouvé le secret de commettre deux fautes en un mot. ═ Alvernene. O.
Vers 3797. — Quei[z]. Mu. Le cas sujet ne veut pas de z.
Vers 3798. — L’un. O. Pour le cas sujet, l’uns. ═ Lire bien.
Vers 3801. — Feiz. O. Erreur évidente.
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