La Chanson d’Ève/Voici qu’ils éclatent enfin, mes éclairs

Société du Mercure de France (p. 166-167).

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Voici qu’ils éclatent
Enfin, mes éclairs,
Ardents et joyeux,
Mes beaux éclairs bleus
Sur la mer violette,
Et mes jardins de feu.

Voici qu’ils abattent,
Dans les sillons de la tempête,
La moisson des ténèbres,
Et qu’ils fauchent le vent,
Et brillent sur ma tête
Comme des glaives flamboyants.


Ô rires de l’enfer, mes archanges rebelles,
Divins éclairs,
Venez, venez, prenez-moi sur vos ailes,
Dans vos fêtes et vos combats,
Car j’ai soif de tempête
Et je ne tremble pas !