La Chaîne des dames/Madame Gérard d’Houville

G. Crès (p. 99-110).



GÉRARD D’HOUVILLE


À Grenade, dans les jardins merveilleux du Généralife, il y a un buisson de myrte qui est un buisson enchanté. Chaque nuit, lorsqu’il fait de la lune, ses branches s’écartent, une jeune sultane s’en échappe qui court au bord des fontaines, dans les bosquets de lauriers-roses, au pied des noirs cyprès, surprendre les jeux ou le sommeil des amants. À l’aurore elle s’en revient, les branches de l’odorant buisson se referment sur la belle, qui rêve à sa poétique ronde de nuit.

Ollé ! Cette jolie sultane du clair de Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/118 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/119 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/120 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/121 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/122 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/123 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/124 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/125 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/126 Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/127 longue robe verte, couleur de la forêt, brodée de roses et de lauriers d’argent. L’un de ces petits pages sera nu, comme il sied à l’Enfant-Amour, mais son carquois sera plein de flèches et il y aura écrit à l’entour cette devise, la plus belle des Humains : « J’ayme à jamais ». L’autre page sera un négrillon empanaché de plumes d’autruche et vêtu d’un galant habit de velours et de brocatelle, — comme il figure dans le portrait de Mme de Montespan ; sa main d’ébène agitera une banderole d’azur, afin que chacun puisse lire au passage la devise de Marie, qui est la triomphante devise de Gérard : « Je charme tout ».