L. Hachette et Cie (p. 500-502).

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LE PROPHÈTE ÉZÉCHIEL

(600 ans avant J.-C.)



Ézéchiel a prophétisé pendant vingt-deux années ; il a commencé onze ans avant la mort de Jérémie. Il descendait aussi des princes de Juda, il fut transporté à Babylone quand Nabuchodonosor emmena les Juifs en captivité. Il prophétisa la fin de la captivité qui devait durer soixante-dix ans, le retour des Juifs à Jérusalem, le rétablissement du Temple, le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ, la conversion des gentils ou païens. On ne sait d’autres détails sur sa vie que ce qu’il a laissé dans ses admirables écrits.

On y voit, entre autres choses, le récit des visions d’Ézéchiel, mais elles sont généralement difficiles à comprendre ; en voici une pourtant plus facile à expliquer, que le Seigneur lui envoya pour lui faire comprendre la résurrection des corps à la fin du monde et au jugement dernier, quand chaque âme retrouvera son corps.

Ézéchiel fut transporté par l’Esprit de Dieu dans une grande plaine, remplie d’une multitude innombrable d’ossements desséchés depuis des siècles. L’Esprit lui fit faire le tour de cette plaine immense et lui dit : « Commande à tous ces os de s’approcher les uns des autres, comme ils étaient durant leur vie. »

Dès qu’Ézéchiel eut fait ce commandement de la part de Dieu, il entendit un bruit effroyable. Tous ces os se relevaient, se rejoignaient, et reformaient les corps tels qu’ils avaient été durant leur vie. Ensuite les nerfs, les muscles, les chairs et la peau recouvrirent ces squelettes comme du temps où ils avaient vécu.

Ézéchiel, par un nouvel ordre de l’Esprit de Dieu, commanda aux âmes qui avaient habité ces corps, de venir les animer. Aussitôt ces corps se levèrent tout debout et furent pleins de vie, Ézéchiel comprit alors comment se ferait la résurrection de la chair, comme nous le disons dans notre Credo.

Henriette. Comment, grand’mère ? Je ne comprends pas bien. Moi, par exemple, quand je serai morte, enterrée, mangée par les vers ou desséchée en poussière, comment pourrai-je retrouver tout ce qui faisait mon corps ?

Grand’mère. Toi-même, chère petite, tu ne pourrais rien retrouver ; mais le bon Dieu ordonnera que toutes les parties qui formaient ton corps se rejoignent, et reprennent la vie au moyen de ton âme, qui reviendra habiter ce même corps qu’elle possédait autrefois. Et ce sera fait en un clin d’œil.

Henriette. Mais comment pourra-t-on retrouver des morceaux de corps dévorés par des animaux sauvages ? Par exemple, un homme dévoré par un lion, ou bien un homme mort au fond de la mer et mangé par une multitude de poissons, de crabes, de homards, qui s’en iront chacun de leur côté ?

Grand’mère. Le bon Dieu, qui peut tout, qui a une puissance infinie que nous ne pouvons pas même comprendre, n’aura besoin que de vouloir pour que ce soit fait, de même qu’il n’a eu besoin que de vouloir pour créer le monde et l’homme.

Valentine. C’est singulier, tout cela ! On croit et on ne comprend pas.

Grand’mère. On comprendra dans l’autre monde, quand l’esprit et l’intelligence seront plus développés. En ce monde, il faut croire ce que Dieu nous révèle et ce que son Église nous enseigne de sa part. Dans l’éternité nous verrons et nous comprendrons ce que nous aurons cru sur la terre.

Maintenant passons à l’histoire du prophète Daniel, qui est bien plus détaillée que celle des autres prophètes.