L. Hachette et Cie (p. 463-464).

CLXXXV

JUDITH ENTREPREND DE DÉLIVRER BÉTHULIE

(Même année, 699 ans avant J.-C.)



Judith, cette belle et sainte jeune veuve qui habitait Béthulie, ayant appris qu’Ozias avait promis au peuple de livrer la ville à Holopherne, dans cinq jours, s’ils n’étaient pas secourus fit venir les deux Anciens, Chabri et Charmi, aimés et estimés du peuple, et leur dit :

« Comment donc Ozias a-t-il consenti à livrer la ville aux Assyriens, s’il ne vous venait pas de secours avant cinq jours ? Et qui êtes-vous, vous autres, pour faire des conditions au Seigneur ? Comment avez-vous eu la témérité de fixer le jour de sa miséricorde ? Pensez-vous que ce soit le moyen de désarmer sa colère ? »

Judith leur parla longtemps ; elle termina en leur disant de prier et de mettre toute leur confiance dans le Dieu de miséricorde, qui n’avait jamais abandonné son peuple toutes les fois qu’il avait témoigné du repentir et qu’il était revenu à lui.

Ozias, ayant su par les Anciens ce que leur avait dit Judith, alla vers elle et lui dit : « Tout ce que vous avez dit est véritable ; il n’y a rien à reprendre à vos paroles. »

Judith lui répondit : « Comme vous reconnaissez que ce que j’ai dit vient de Dieu, priez-le, afin qu’il m’aide à exécuter ce que je veux faire. Cette nuit, vous me ferez ouvrir la porte de la ville, et je sortirai avec une de mes filles de service ; vous prierez le Seigneur qu’il vous garde pendant les cinq jours que je serai absente. Je ne veux pas que vous cherchiez à connaître le dessein que j’ai formé ; priez jusqu’à ce que je vienne moi-même vous donner des nouvelles. »

Ozias, prince de Juda, lui répondit : « Allez en paix, et que le Seigneur soit avec vous pour tirer vengeance de ses ennemis. »