L’honneur de souffrir/XXXIII. Quand je vois les esprits sans hauteur, sans colère

XXXIII


Quand je vois les esprits sans hauteur, sans colère,
Sans passion, sans rien qui les oblige à plaire ;
Quand parmi les humains distraits ou soucieux
Nul ne vient se placer sous le signe du feu ;
Quand j’observe les fronts engourdis, l’âme nue,
La promesse d’amour si faiblement tenue,
L’absence d’univers dans la voix et les yeux,
Vous à qui j’ai donné le monde jusqu’aux nues,
Certes, c’est un bonheur que vous m’ayez connue !