Éditions Édouard Garand (16p. 50-53).

CHAPITRE XVII

LA FLAMBÉE LUMINEUSE.


Les fiançailles furent courtes. Maintenant que les deux jeunes gens s’étaient fait l’aveu de leur mutuel amour, ils avaient hâte de le voir en son plein épanouissement.

Dès la semaine suivante, Alberte quittait l’usine, ce qui intrigua au plus haut point les bonnes commères de la ville qui n’avaient pas été sans remarquer les assiduités du fils du meunier auprès de l’orpheline.

Le mariage fut fixé aux premiers jours de septembre. Étienne, heureux maintenant quoiqu’impatient de l’être plus encore, était dès la fin de la semaine retourné à Montréal où il avait repris avec un admirable entrain sa profession de journaliste.

Revenu de ses idées noires, il comprenait maintenant que dans tout état, il y a des heures pénibles à passer, que le faix du travail, que la peine quotidienne est une épreuve imposée à tout être humain et qu’il faut accomplir avec joie et résignation si nous voulons que nos efforts soient méritoires aux yeux de Dieu.

Après tout, sa profession de journaliste n’était pas aussi ingrate qu’il s’était plu à la représenter. La besogne était dure quelquefois ; mais par contre, quelle compensation ! Et puis, n’était-ce pas un tremplin d’où l’on pouvait aspirer à autre chose ?

Étienne s’était repris à redorer ses rêves… Avec une compagne aussi accomplie qu’Alberte, il saurait bien devenir plus qu’un simple chroniqueur… Le champ était si vaste qui s’ouvrait devant lui : la politique, les œuvres sociales, ces grands mouvements de renaissance ou du moins, de réveil national…

Deux fois la semaine, il prenait le train pour Saint-Hyacinthe où, impatiente et fébrile, Alberte l’attendait. Et c’était alors de bonnes et douces causeries au cours desquelles les amoureux se dévoilaient de nouveaux recoins de leurs cœurs et dont ils sortaient plus tendrement épris.

Madame Normand aimait trop son fils et surtout, elle était trop intelligente pour n’avoir pas accepté de gaieté de cœur l’anéantissement des projets d’avenir qu’elle avait conçus pour son fils. Fidèle à sa promesse, elle avait accueilli Alberte avec une effusion toute maternelle. Comment d’ailleurs, n’aurait-elle pas pu lui être reconnaissante devant le bonheur de son fils ?

De son côté, l’industriel jubilait. Ce mariage répondait amplement au concept qu’il se faisait de la vie, dans laquelle on doit éviter toute complication inutile, que l’on doit laisser diriger par les impulsions du cœur et non pas de futiles considérations de convenances, la crainte des préjugés et du qu’en dira-t-on. Quant à Ghislaine, devant ce qu’elle considérait un peu comme son œuvre, elle était aux anges.

Les semaines, longues pour les fiancés, s’écoulaient bien rapidement, trop rapidement même pour les orphelins de la rue Concorde… ils comptaient maintenant les jours les séparant de la date fatale où leur petite sœur les quitteraient… Ce serait si triste quand elle ne serait plus là !

Mais devant Alberte, ils se gardaient de toute allusion à leur prochaine solitude, ils la voulaient toute à son bonheur. Et ce bonheur était si beau qu’il y aurait eu crime à l’assombrir.

— Sais-tu ce que m’a appris Monsieur Normand, cet après-midi, petite sœur ?

— Quoi donc encore ? Depuis que notre mariage est décidé, ce bon Monsieur Normand ne cesse de me combler.

— Il vient d’acheter, pour son fils et pour toi, un magnifique cottage, à Outremont.

— Que je suis heureuse ! Et tu sais, je veux que ta chambre et celle d’Ovila soient toujours prêtes pour vous recevoir. Vous viendrez souvent me voir, n’est-ce pas ?

— Bien souvent ma chérie. Et d’ailleurs, comment pourrions-nous demeurer longtemps sans te voir ?

— Et tu sais, Étienne veut absolument que, même loin de vous, je n’en continue pas moins à contribuer aux frais de notre foyer. Il m’a fait promettre que le collège d’Ovila demeurerait à sa charge. Tu comprends que je n’ai pas osé refuser.

— Bonne petite sœur ! Mais avoue que si ton fiancé a exigé cette promesse, tu lui en as bien un peu inspiré la demande ?

— Oh ! si peu ! Si tu savais comme il est tendre et prévenant, comme il sait deviner tous mes désirs ?…

Enfin, le grand jour arriva où Mademoiselle Alberte Dumont, l’orpheline pauvre, simple contremaîtresse d’une usine de pâtes alimentaires, devint, par le seul mérite de ses grands yeux, le charme de sa personne et surtout, le prestige de son âme chaste et pure, l’épouse du journaliste éminent, Étienne Normand, le plus riche héritier de la ville de Saint-Hyacinthe.

La cérémonie fut célébrée dans la plus stricte intimité. Pour cette circonstance, le bon Père Eugène, suivant sa promesse, était venu de Québec, et c’est lui qui avait, de sa main paternelle, fait descendre du ciel la bénédiction nuptiale sur les nouveaux époux.

« Encore un de mes enfants sur le chemin du vrai bonheur terrestre », ne put-il pas s’empêcher de se rendre le témoignage, en enlevant ses habits sacerdotaux. « Je vous remercie, mon Dieu, d’avoir été quelque peu l’instrument de l’édification de ce nouveau foyer où votre saint nom sera béni ! »

Immédiatement après la célébration, les époux partirent en automobile, cacher leur bonheur dans la vieille demeure familiale de Saint-Judes, suivant le désir qu’en avait exprimé Alberte.

Par acquit de conscience, Étienne avait bien proposé le fastidieux voyage de noces. On irait visiter les chutes Niagara ou bien le Saguenay et même Atlantic City ; mais la jeune femme lui avait répondu, câline : « Non, pas à présent… plus tard, quand notre intimité sera plus complète, nous irons, si vous le désirez, faire de beaux voyages, visiter les coins riants de notre pays ; mais plus tard, beaucoup plus tard… Aujourd’hui, je vous veux tout à moi, loin des regards inquisiteurs…

— Ma petite Alberte, vous êtes divine ! Oui, vous avez raison, pourquoi aller gâcher ainsi notre bonheur ? Mais encore, où aller ?

— Vous me conduirez dans cette vieille demeure où ont vécu tant de générations des vôtres. C’est sous le toit qui a abrité leurs joies et leurs chagrins que je désire voir se lever l’aube de notre vie commune.

— Oui ! c’est bien cela… Quand le prêtre aura uni nos destinées, je vous enlèverai comme un avare, son trésor ; j’irai vous cacher dans la chaumière des Normand. C’est là, dans le calme et le recueillement, que nous déverserons le trop plein d’affection et de câlinerie dont nos cœurs regorgent, loin des bruits, de la vie factice, seuls tous deux, ivre de notre solitude que l’amour seul saura peupler, abîmés en notre commun bonheur !

Tout le monde était réuni près de l’auto qui allait dans quelques instants emmener les heureux époux, on causait, on riait, on pleurait même.

— Mon cher Étienne, dit le minotier, en pressant avec affection la main de son fils, tu ne joues pas franc jeu. Tu viens visiter mon usine, je te laisse toutes libertés et voici que tu m’enlèves une contremaîtresse que j’espérais y voir s’éterniser… Que feront mes pauvres ouvrières ?

— Et moi, que ferais-je sans elle, papa ?

— L’usine sera bien triste…

— Consolez-vous, Monsieur Normand, dit la nouvelle épouse, en aparté, elle n’y perdra rien, je vous en donne ma parole.

— Que voulez-vous dire, ma fille ?

— Aujourd’hui, ce n’est qu’une contremaîtresse qu’il vous enlève, bientôt, c’est un collaborateur, un futur chef que j’y ramènerai.

— Puissiez-vous dire vrai !

— Ce que femme veut…

— Que vous dites-vous donc en secret ? N’oubliez pas, père, que je suis affreusement jaloux… et vous, madame mon épouse, est-ce ainsi que vous concevez le mariage ? Avoir un secret pour son mari à peine une heure après le sacrement !

— Je lui disais de t’aimer toujours de tout son cœur.

— Et moi, je lui répondais que la recommandation était inutile.

— Pour plus de sûreté, je vais vous enlever sans plus de délai, dit le jeune homme souriant, en aidant son épouse à monter dans la voiture.

Ce fut alors autour de l’auto une mêlée générale. Tous voulaient embrasser les nouveaux époux avant leur départ, les vœux de bonheur, les rires joyeux, les exclamations les plus diverses arrivaient confus aux oreilles des voyageurs ahuris. Étienne mit la voiture en mouvement, suivit lentement l’allée qui conduisait au chemin, vira à gauche, et, bombardés de confettis, les heureux mariés filèrent sur la rue Girouard.

Quelques instants encore, les invités purent suivre leur fuite sous le dôme verdoyant ; mais, comme par sortilège, cette vision même s’évanouit à la courbe voisine.

Lentement, la foule des invités et des curieux se dispersa.

Il ne restait plus maintenant que deux invités auprès de la famille Normand. Un jeune homme, très élégant causait avec Ghislaine et un autre, un peu plus âgé, tenant compagnie aux parents du mari.

— N’est-ce pas le Docteur Durand qui cause avec vos parents, Ghislaine ?

— Mais certainement, Jean, ne le connaissez-vous pas ? C’est le plus intime ami d’Étienne.

— Je me rappelle vaguement l’avoir rencontré quelquefois. C’est un fameux original, paraît-il.

— S’il faut en croire mon frère, c’est un homme qui a son franc parler. Voulez-vous que je vous le présente ?

Cela me ferait grand plaisir ; mais auparavant, je voudrais profiter de ces quelques moments qui nous restent à passer ensemble et aussi, vous demander si le spectacle du bonheur de votre frère…

— Inutile de dire un mot de plus, mon cher Jean, je sais ce que vous allez me demander. Avec la même franchise que j’ai mise à vous répondre avant ce jour, je dois vous dire aujourd’hui que vous êtes l’être au monde que j’aime le plus avec mes parents et mon frère, que si jamais je devais me marier, je ne voudrais pas avoir d’autre mari que vous ; mais que des circonstances tout à fait indépendantes de ma volonté et de mon cœur m’interdisent pour le moment du moins de songer au mariage. Plus tard, peut-être, la vie se chargera d’aplanir les difficultés aujourd’hui existantes et je vous avoue même que le mariage de mon frère est de bon augure. Lorsque ces circonstances seront modifiées, si vous êtes encore libre, je serai heureuse de devenir votre femme ; mais…

— Et comment saurai-je ?

— Votre cœur vous le dira. Allons retrouver mes parents et que je vous présente au Docteur.

Les deux amoureux abordèrent l’autre groupe.

— Monsieur Durand, je vous présente Monsieur Jean Roy, pharmacien de Montréal, un ami d’enfance.

— Je vous avoue, Monsieur, que vous n’êtes pas un étranger pour moi. Mon ami Étienne m’a si souvent parlé de vous… Retournez-vous à Montréal cet avant-midi.

— Je vais prendre le prochain train.

— Nous allons donc faire route ensemble ; mais nous n’avons que le temps de nous rendre à la gare.

— Voulez-vous que je vous y conduise en auto ?

— Ne vous dérangez pas, Mademoiselle. Après ces émotions diverses, une bonne marche nous sera salutaire, n’est-ce pas, Monsieur ?

— Je suis tout à fait de votre avis, répondit le pharmacien en serrant affectueusement la main de Monsieur Normand. Au revoir, Monsieur et Madame. Nous faites-vous un bout de conduite, Ghislaine ?

— Un tout petit bout, papa et maman sont tellement seuls, maintenant.

— Sais-tu ce que m’a promis Alberte ? dit à sa femme le minotier quand ils furent seuls.

— De rendre notre fils heureux… Je n’ai aucune crainte à ce sujet…

— Bien plus, elle m’a promis de nous le ramener un jour, de le ramener ici, avec nous, à la tête de l’usine que nous avons édifiée de nos labeurs, de le persuader à revenir prendre sa place à mes côtés et plus tard, quand je ne serai plus, à continuer l’œuvre de ma vie…

— Ce serait beau, bien beau… et cependant… avons nous le droit de lui demander d’abandonner ainsi le sentier qu’il s’est lui-même tracé ? Devons nous laisser parler notre égoïsme ? Trouvera-t-il ici l’emploi de son intelligence ?

— Et pourquoi pas ?

— Notre tâche à nous est ingrate, monotone, terre à terre…

— Terre à terre, dis-tu ? Et où prends-tu le terre à terre dans l’œuvre magnifique de vie et de bataille que nous avons réussi à créer, pour laquelle nous avons sacrifié nos belles années de jeunesse ? Monotone ! Parce qu’il y est question de piastres et de sous, parce que nous livrons notre combat sur le terrain commercial et non purement intellectuel, parce que chez nous, la vie est positive, que son but immédiat s’adresse apparemment au corps et non à l’âme et à l’intelligence ? Mais oublies-tu, ma chérie, ce qu’est dans la vie économique et morale d’un peuple ce pain dont nous sommes en quelque sorte les artisans ? Le pain qui donne la force, l’énergie, l’endurance et la volonté ; le pain qui synthétise tout principe de vie ! Et ne crois-tu pas que l’homme qui a consacré sa vie à rendre grande et prospère une industrie qui a pour principe ce pain essence de toute vitalité, ne mérite pas autant de ses concitoyens et de son pays que les plus fameux rhéteurs aux phrases ronflantes, aux systèmes abracadabrants ?

— Mais Étienne est un intellectuel…

— Il en pleut des intellectuels de sa trempe en notre pays, il en pleut partout ; mais des hommes véritables qui savent vouloir et agir, des hommes qui savent sacrifier leurs plaisirs, leurs inclinations et leurs désirs en holocauste à la patrie, continuer dans le travail et l’abnégation la vie fructueuse de leurs pères, de tels hommes sont rares. Cependant un pays jeune comme le nôtre a surtout besoin de cette classe de citoyens qui savent non seulement penser et discourir ; mais et avant tout agir. Notre fils est un être cultivé, il a écrit une foule d’articles à la lecture desquels se pâment les pseudo intellectuels… Je veux croire qu’il a du talent, qu’il a du génie même ; mais de quel apport a t-il été pour sa race jusqu’aujourd’hui ?

— Et comptes-tu pour rien ses critiques ? C’est une autorité…

— Peut être… Peut être aussi lui décernera-t-on un jour un petit ruban rouge qu’il portera avec orgueil à sa boutonnière ; mais le peuple qui a besoin de pain pour vivre, le peuple qui veut manger pour exister, les humbles et les miséreux lui devront-ils le moindre soulagement au faix de leur vie ?

— Mais puisqu’il a choisi une voie différente ?…

— C’est le malheur de notre pays de voir chaque fils déserter le sentier tracé par le père, d’être comme le cailloux que le courant entraîne et lave en le désagrégeant. Le fils possède à l’état latent les connaissances diverses, les habilités nombreuses que son père a acquises au prix du labeur de sa vie. Ces diverses aptitudes subconscientes ont ensuite pris corps au contact journalier de ce père qui n’a pas été sans causer de son travail, de ses moyens de procéder et il arrive que le fils est par instinct et par éducation merveilleusement préparé à suivre l’état de vie qu’avait embrassé son père, d’un autre côté, il n’est pas d’état de vie où, durant l’espace d’un demi-siècle, il ne se rencontre pas une opportunité de succès. Si, à chaque génération, on a changé de voie, c’est en vain que passe cette opportunité tant désirée, cette veine rare, on n’est pas préparé à en profiter. Vois mon exemple. Trois générations des miens avaient végété dans ce vieux moulin qu’ils m’ont légué. Si leurs échecs m’avait effrayé, je serais allé ailleurs faire l’apprentissage d’un état de vie où j’aurais moi-même peiné en vain. Dieu a récompensé ma persévérance et, quand enfin est venue la veine, j’avais l’expérience de mes pères pour me diriger, j’étais en mesure de saisir cette veine passagère qui fit grande et magnifique l’œuvre des miens.

— Mais puisqu’il ne s’agit plus d’édifier ?…

— Il s’agit de continuer et de développer encore, ma chérie et cette tâche n’en est pas moins grande et difficile… ce devoir n’en est pas moins impérieux. Le fils dont le père ne laisse rien ou très peu après lui peut en somme tenter l’aventure sur un nouveau domaine, que risque-t-il après tout ? Mais celui qui voit devant lui un héritage magnifique auquel sourit le succès n’a pas le droit, pour quelle que considération soit-elle à moins que ce ne soit pour répondre à l’appel de Dieu, de déserter la tradition familiale. Il est le continuateur naturel de son père, l’héritier moral de ses obligations, il est responsable auprès de son pays et de ses compatriotes de la survie de l’œuvre paternelle…

— Peut-être as-tu raison… nous, les mères, nous sommes si vite éblouies.

— D’ailleurs, je m’emballe, je m’emballe… Qui sait si Alberte tiendra sa promesse ?

— Aie confiance, mon cher ami, aie confiance… la femme est si puissante, lorsqu’elle a l’amour pour allié…

— Oui, papa, tu as raison d’avoir confiance.

— Comment ? tu nous écoutais ?

— Je suis arrivée près de vous au milieu de votre conversation, c’est involontairement que j’ai écouté… et puis, quand il s’agit de mon frère, je suis toujours si anxieuse de savoir…

— Et tu crois qu’un jour il nous reviendra, notre grand garçon ?

— J’en ai la conviction intime, papa. Il le doit à notre famille, il se le doit à lui même… et Alberte est tellement de chez nous, comment pourrait-elle vivre loin d’ici ?

— Nous sommes tous des enfants impuissants entre les mains de Dieu, remettons nous en à sa Divine Providence.

— Le vieux proverbe dit : « Aide-toi, le ciel t’aidera », maman.

— Alors, confions nous à Dieu et espérons en la promesse d’Alberte, conclut l’industriel. Et si le grand désir de ma vie ne devait pas se réaliser…

— Je serai là, papa. À défaut d’un fils, vous aurez une fille qui continuera votre œuvre et la préservera après vous.

— Brave cœur !

Sur le quai de la gare, le Docteur et le pharmacien faisaient les cent pas en attendant l’arrivée du train.

— Quel chanceux tout de même que ce Normand, dit le Docteur en se penchant vers la voie pour constater si le train ne pointait pas de Sainte-Rosalie, n’avoir jamais songé au mariage, avoir fui les femmes comme un fléau et soudain tomber amoureux d’une des rares femmes qui soient parfaites.

— N’est-ce pas qu’elle est délicieuse, la petite mariée ?

— C’est à donner au vieux garçon que je suis la fringale du mariage. Malheureusement. je ne crois pas pouvoir jamais découvrir l’oiseau rare, et vous ?

— Moi ? Je l’ai bien découvert ; mais il est branché hors de ma portée…