L’Origine de nos Idees du Sublime et du Beau/PIII VIII

Traduction par E. Lagentie de Lavaïsse.
Pichon et Depierreux (p. 194).
SECTION VIII.
Récapitulation.

Jetons un coup-d’œil général sur ce qui précède:si les parties du corps humain qu’on trouve exactement proportionnées, étaient de même constamment belles, ce qui n’est pas certainement ; si elles étaient situées de manière qu’un plaisir pût résulter de la comparaison, ce qui arrive rarement ; si l’on découvrait certaines proportions, soit dans les plantes, soit dans les animaux, auxquelles la beauté fût toujours attachée, ce qu’on n’a jamais vu; enfin, si les parties, lorsqu’elles seraient parfaitement convenables à leurs fins, étaient invariablement belles, et qu’il n’y eût point de beauté où l’on ne verrait pas d’utilité, ce qui est contraire à toute expérience, alors nous pourrions conclure que la beauté consiste dans la proportion ou dans l’utilité : mais puisque, sous tous les rap ports, le cas est absolument différent, nous devons être convaincus qu’elle n’en dépend en aucune manière : en ce moment, peu importe son origine.