L’Oracle (fragment ) (O. C. Élisa Mercœur)

Œuvres complètes d’Élisa Mercœur, Texte établi par Adélaïde AumandMadame Veuve Mercœur (p. 271-272).


L’ORACLE.
FRAGMENT.

 

        Long-temps muette, l’Éloquence,
        Dans sa force et sa liberté,
Entre ses bras d’Hercule, étouffe l’Ignorance,
Et brise sous ses pieds le joug qu’elle a porté.
...............
...............
Quand le siècle nouveau défie à force égale
        Les siècles de l’antiquité,
Son horizon s’épure, et sa couronne exbale
        Un parfum d’immortalité !

Élisa Mercœur.
 

Écoutez ! ce n’est pas une Sybille antique,
Hors d’elle, s’asseyant sur le trépied sacré ;
Ce n’est pas un prophète à la voix fanatique,
Prodiguant pour maudire un accent inspiré ;
Non ! nous ne croyons plus aux divinités mortes ;
Sublime Vérité, c’est ton jour, tu l’emportes !…

C’est au cœur du poète un noble et saint espoir,
C’est un pressentiment de ta grandeur future,
Siècle dont la jeunesse est si grande et si pure,
Qui révèle au midi ton déclin et ton soir.


(1839.)