L’Instant éternel/Le cœur imparfait

E. Sansot et Cie (p. 141-142).


LE CŒUR IMPARFAIT


Tu n’as pas su vouloir le grave et divin rêve
Que tu fis l’autre jour,
Tu t’es précipité bien plus vite et sans trêve
Sur les pas de l’amour.

Ô pauvre cœur, c’était trop grand pour ta faiblesse
Ces hauts renoncements,
Tu portes le désir, le péché, la tristesse,
Ô pauvre cœur qui mens !…

Mon cœur humain, mon cœur de chair et de misère,
De délice et d’ardeur,
Tu veux ce qui finit, chante, rit, désespère,
Tu veux la vie, ô cœur !…

Tu veux un autre cœur qui te soit bien semblable,
Un cœur plein de l’émoi
D’être doux, d’être tiède et d’être misérable
Côte à côte avec toi…