Librairie Guillaumin & Cie (p. 434).

D’un fonctionnaire en retraite





Auriez-vous la prétention de rendre riches tous les hommes, même les incapables, les vicieux, les paresseux ?

Je n’ai jamais émis cette idée. Je prétends au contraire par une réforme, non seulement de l’impôt, mais de plusieurs autres lois, que tous les hommes, par le travail, pourront arriver à améliorer leur situation. Je demande que l’impôt ne soit pas un obstacle placé sur la voie qui doit conduire le travailleur à la propriété personnelle. Cela vaut même mieux que d’arriver à la fortune par le hasard des loteries et des successions, comme on le voit quelquefois aujourd’hui, ou par l’agiotage et l’usure, comme on le voit trop souvent.

L’acquisition d’une petite fortune par le travail et une sage économie produit un meilleur effet moral.

Les vicieux, les paresseux resteront toujours en arrière, n’arriveront pas à la propriété, ce n’est pas à eux que profiterait la réforme ; c’est au travailleur, à l’homme vraiment utile à la société, et que la société par ses lois actuelles, récompense en le maintenant toute sa vie, dans la misère ; l’exemption d’impôts l’aidera à améliorer son sort.