Librairie Guillaumin & Cie (p. 34-35).

CHAPITRE XII

Frais de perception diminués




Un autre avantage de l’impôt sur le revenu serait de simplifier les rouages de l’administration financière, qui exigent un personnel nombreux pour les impôts à remplacer ; ce serait une économie de 10 ou 15 millions, de 4 à 5.000 employés ou fonctionnaires. Mais c’est là au contraire, une difficulté. Chaque fois qu’on propose à nos ministres de renvoyer des gens inutiles qu’ils regardent comme leurs enfants, on les entend pousser des gémissements comme Rachel, parce qu’ils ne sont plus, quia non sunt.

L’annuaire statistique, publié par le ministère, ne donne pas de renseignements suffisants pour constater ces appréciations, mais il est probable qu’il existe dans les cartons du ministère des finances des documents pouvant servir à les contrôler ; ils ont dû être fournis depuis quelques années, lors des propositions d’impôts sur le revenu, faites par les ministres précédents. Quand il s’agit de réforme fiscale, il faut voir quelle est la classe sociale qui s’y oppose ; on peut-être sûr que c’est celle-là qui profite des abus qu’il s’agit de supprimer. C’est l’influence de la ploutocratie qui a fait avorter les réformes proposées jusqu’à ce jour, en les présentant avec des conditions impossibles ou inacceptables. On allait jusqu’à écrire dans certains journaux que l’inquisition fiscale compterait les pommes de terre et le poids du lard que mettent dans leur soupe nos cultivateurs, fermiers ou propriétaires.