L’Heptaméron des nouvelles/Nouvelle 04

Texte établi par Claude Gruget, Vincent Sertenas (p. 15r-18r).
Temeraire entreprinſe d’vn gentil-homme à lencontre d’vne princeſſe
de Flandres : & le dommage & honte qu’il en receut.


QVATRIESME NOVVELLE.



Il y avoit au païs de Flandres vne dame de ſi bõne maiſon, qu’il n’ẽ eſtoit point de meilleure, vefue du premier & ſecond mary, deſquels n’auoit eu nuls enfans viuants. Durant ſa viduité, ſe retira auec vn ſien frere, dont elle eſtoit fort aimée, lequel eſtoit bien grand ſeigneur, & mary d’vne fille de Roy. Ce ieune prince eſtoit fort ſubiect à ſon plaiſir, aimant la chaſſe, paſſe-temps, & dames, comme la ieuneſſe le requiert : & auoit vne femme fort faſcheuſe, à laquelle les paſſetẽps du mary ne plaiſoient point. Parquoy le ſeigneur menoit touſiours auec ſa femme ſa ſœur, qui eſtoit de ioyeuſe vie, qui eſtoit la meilleure compaignie qu’il eſtoit poſsible, toutesfois ſage, & femme de bien. Il y auoit en la maiſon de ce grand ſeigneur un gentil-homme, dont la grandeur, beauté & bonne grace paſſoit celle de tous ſes compaignons. Ce gentil-homme voyant la ſœur de ſon maiſtre, femme ioyeuſe, & qui rioit volontiers, penſa qu’il eſſaieroit ſi les propos d’vn honneſte amy luy deſplairoient, ce qu’il feit : mais il trouuva en elle reſponſe contraire à ſa contenance. Et combien que ſa reſponſe fuſt telle comme il appartenoit à vne princeſſe & vraye femme de bien : ſi eſt-ce que le voyant tant beau & honneſte comme il eſtoit, elle luy pardonna aiſément ſa grande audace, & monſtroit bien qu’elle ne prenoit point à deſplaiſir, quand il parloit à elle, luy diſant neãtmoins qu’il ne tint plus de tels propos : ce qu’il luy promiſt pour ne perdre l’aiſe & honneur qu’il auoit de l’entretenir. Toutesfois à la longue augmenta ſi fort ſon affection, qu’il oublia la promeſſe qu’il luy auoit faicte, non qu’il entreprint de ſe hazarder par parolles, car il auoit trop contre ſon gré experimenté les ſages reſponſes qu’elle ſçauoit faire. Mais il ſe penſa que s’il la pouuoit trouuer en lieu à ſon aduãtage, qu’elle (qui eſtoit vefue, ieune, & en bon point, & de fort bonne complexion) prendroit poſsible pitié de luy & d’elle enſemble. Pour venir à ſes fins, diſt à ſon maiſtre qu’il auoit aupres de ſa maiſon fort belle chaſſe, & que s’il luy plaiſoit d’y aller prendre trois ou quatre cerfs au moys de May, il n’auoit point veu plus beau paſſetemps. Le ſeigneur tãt pour l’amour qu’il portoit à ce gẽtil-homme, que pour le plaiſir de la chaſſe, luy octroya ſa requeſte, & alla en ſa maiſon qui eſtoit belle & bien en ordre, cõme du plus riche gentil-hõme, qui fuſt au païs. Et logea le ſeigneur & la dame en vn corps de maiſon, & en l’autre vis à vis, celle qu’il aimoit mieux que luy-meſme. La chambre eſtoit ſi bien tapiſſée, accouſtrée par le hault, & ſi bien n’attée, qu’il eſtoit impoſsible de s’apperceuoir d’vne trappe qui eſtoit en la ruelle de ſon lict, laquelle deſcẽdoit en celle ou logeoit ſa mere, qui eſtoit vne vieille dame vn peu caterreuſe. Et pource qu’elle auoit la toux, craignant faire bruit à la princeſſe qui logeroit ſur elle, changea de chambre à celle de ſon fils, & tous les ſoirs ceſte vieille portoit des confitures à la princeſſe pour ſa collation : à quoy aſsiſtoit le gentil-homme, qui (pour eſtre fort aimé & priué de ſon frere) n’eſtoit refusé d’eſtre à ſon habiller & deshabiller, ou touſiours il voyoit occaſion d’augmenter ſon affection. En ſorte qu’vn ſoir apres qu’il eut faict veiller ceſte princeſſe ſi tard, que le ſommeil qu’elle auoit le chaſſa de ſa chambre, s’en alla en la ſienne. Et quand il eut prins la plus gorgiaſe & parfumée chemiſe qu’il euſt, & vn bonnet de nuict, tant bien accouſtré qu’il n’y falloit rien, luy ſembla bien (en ſe mirant) qu’il n’y euſt dame en ce monde qui ſceuſt refuſer ſa beauté & bonne grace. Parquoy ſe promettant en luy-meſme heureuſe iſſuë de ſon entreprinſe, s’en alla mettre en ſon lict, ou il n’eſperoit lõg ſeiour, pour le deſir & ſur l’eſpoir qu’il auoit d’en acquerir vn plus honorable & plaiſant. Et ſi toſt qu’il eut enuoyé tous ſes gens dehors, ſe leua pour fermer la porte apres eux, & lõguement eſcouta ſi en la chambre de la princeſſe, qui eſtoit deſſus, y auoit aucun bruit. Et quand il ſe peut aſſeurer que tout eſtoit en repos, il voulut commencer ſon doux trauail, & peu à peu abbatit la trappe, qui eſtoit ſi bien faicte & accouſtrée de drap, qu’il ne feit vn ſeul bruit, & par lá mõta en la chambre & ruelle du lict de la dame, qui commençoit à dormir à l’heure, ſans auoir regard à l’obligation qu’il auoit à ſa maiſtreſſe, ny à la maiſon dont eſtoit la dame, ſans luy demander congé ne faire la reuerence, ſe coucha aupres d’elle, qui le ſentit pluſtoſt entre ſes bras, qu’elle n’apperceut ſa venuë. Mais elle qui eſtoit forte ſe defeit de ſes mains, & en luy demandant qui il eſtoit, ſe meit à le frapper, mordre, & eſgratigner : de ſorte qu’il fut contrainct pour la peur qu’il eut qu’elle appellaſt, luy fermer la bouche de la couuerture, ce qu’il luy fut impoſsible de faire. Car quand elle veit quil n’eſpargnoit rien de toutes ſes forces pout luy faire honte, elle n’eſpargna rien des ſiennes pour l’en garder : & appella tant qu’elle peut ſa dame d’honneur, qui couchoit en ſa chambre, ancienne & ſage femme, autant qu’il en eſtoit point : laquelle tout en chemiſe courut à ſa maiſtreſſe. Et quand le gentil-homme veit qu’il eſtoit deſcouuert, eut ſi grand peur d’eſtre congneu de la dame, que le pluſtoſt qu’il peut deſcendit par ſa trappe, & autant qu’il auoit de deſir & aſſeurance d’eſtre bien venu, autant il eſtoit deſeſperé de s’en retourner en ſi mauuais eſtat. Il trouua ſon miroër & ſa chandelle ſur ſa table, & regarda ſon viſage tout ſanglant d’eſgratigneures & de morſures, qu’elle luy auoit faictes, dont le ſang ſailloit ſur ſa belle chemiſe, qui eſtoit plus ſanglante que dorée, commença à dire : O beauté ! tu as maintenant loyer de ton merite, car par ta vaine promeſſe, i’ay entrepris vne choſe impoſsible, & qui peut eſtre au lieu d’augmenter mon contentement, eſt redoublement de mon malheur. Eſtant aſſeuré que ſi elle fait que contre la promeſſe que ie luy ay faicte, i’ay entreprins ceſte follie, ie perdray l’honneſte & commune frequentation que i’ay plus que nul autre auec elle. Ce que ma gloire, beauté, & bonne grace ont bien deſerui, ie ne le deuois pas cacher en tenebres. Pour gaigner l’amour de ſon cueur, ie ne deuois pas eſſayer à prendre par force ſon chaſte corps : mais deuois par vn ſeruice & humble patience, attendre qu’amour fuſt victorieux : pource que ſans luy n’ont pouuoir toute la vertu & puiſſance de l’homme. Ainſi paſſa la nuit en tels pleurs, regrets & douleurs, qui ne ſe peuuent racompter. Et au matin voyant ſon viſage tout deſchiré, feit ſemblant d’eſtre fort malade, & de ne pouuoir veoir la lumiere, iuſques à ce que la compaignie fuſt hors de ſa maiſon. La dame, qui eſtoit demeurée victorieuſe, ſcachãt qu’il n’y auoit homme à la court de ſon frere, qui euſt oſé faire vne ſi meſchante entreprinſe que celuy qui auoit eu la hardieſſe de luy declarer ſon amour, s’aſſeura que c’eſtoit ſon hoſte. Et quãt elle eut cherché auec ſa dame d’honneur les endroicts de la chambre pour trouuer qui ſe pouuoit eſtre, & qu’il ne luy fut pofsible, elle luy diſt par grand colere : Aſſeurez vous que ce ne peult eſtre autre que le ſeigneur de ceans : & que le matin ie feray en ſorte vers mon frere, que ſa teſte ſera teſmoing de ma chaſteté. Et la dame d’honneur la voyant ainſi, luy diſt : Ma dame, ie ſuis tres-aiſe de l’amour que vous auez à voſtre honneur, pour lequel augmenter ne voulez eſpargner la vie d’vn, qui l’a trop hazardée par la force de l’amour qui l’vous porte. Mais bien ſouuent tel la cuide croiſtre, qui la diminuë : parquoy ie vous ſupplie (ma dame) me vouloir dire la verité du faict. Et quand la dame luy eut compté tout au long, la dame d’honneur luy diſt : Vous m’aſſeurez qu’il n’a eu autre choſe de vous que les eſgratigneures & coups de poing. Ie vous aſſeure (diſt la dame) que non : & s’il n’a trouué vn bon chirurgien, ie penſe que demain les marques y paroiſtront. Et puis qu’ainſi eſt, madame, diſt la dame d’honneur, il me ſemble que vous auez plus d’occaſion de louër Dieu, que de penſer à vous venger de luy : car vous pouuez croire que puis qu’il a eu le cueur ſi grand d’entreprendre une telle choſe, & le deſpit qu’il a d’y auoir failly, que vous ne luy ſçauriez donner mort, qui ne fuſt plus aiſée à porter, ſi vous deſirez d’eſtre vengée de luy, laiſſez faire à l’amour, & à la honte qui le ſçauront mieux tourmenter que vous, & le faictes pour voſtre honneur. Gardez vous, ma dame, de tumber en tel inconuenient que le ſien : car en lieu d’acquerir le plus grand plaiſir qu’il euſt ſceu auoir, il a receu le plus extreme ennuy, que gẽtil-homme ſçauroit porter. Auſſi vous, ma dame, cuidant augmenter voſtre honneur, le pourriez bien diminuer : & ſi vous en faictes la plaincte, vous ferez ſçauoir ce que nul ne ſçait : car de ſon coſté vous eſtes aſſeurée qu’il n’en ſera iamais rien reuelé. Et quand monſieur voſtre frere en feroit la iuſtice qu’en demandez, & que le pauure gentil-homme en viendra à mourir, ſi courra le bruit par tout qu’il aura faict de vous à ſa volonté. Et la plus part diront qu’il a eſté difficile à vn gentil-homme de faire vne telle entrepriſe, ſi la dame ne luy a donné occaſion grande. Vous eſtes belle & ieune, viuãt en toute compaignie ioyeuſement, il n’y a nul en ceſte court qui ne voye la bonne chere que vous faictes au gentil-homme, dont vous auez ſoupçon, qui fera iuger chacun que s’il a faict ceſte entreprinſe, ce n’a eſté ſans quelque faulte de voſtre coſté. Et voſtre honneur, qui iuſques icy vous a faict aller la teſte leuée, ſera mis en diſpute en tous les lieux ou ceſte hiſtoire ſera racomptée. La princeſſe entendant les bõnes raiſons de ſa dame d’honneur, congneut qu’elle diſoit verité, & qu’à treſiuſte cauſe elle ſeroit blaſmée, veu la priuée & bonne chere qu’elle auoit touſiours faicte au gẽtil-homme : & demanda à ſa dame d’hõneur, ce qu’elle auoit à faire, laquelle luy diſt : Ma dame, puis qu’il vous plaiſt receuoir mon conſeil, voyant l’affection dont il procede, me ſemble que vous deuez en voſtre cueur auoir ioye, d’auoir veu que le plus beau & plus honneſte gẽtil-homme que i’aye veu, n’a ſceu ny par amour, ny par force vous mettre hors du chemin de toute honneſteté. Et en cela, madame, vous vous deuez humilier deuãt Dieu recognoiſſant que ce n’a pas eſté par voſtre vertu : car maintes femmes ayans mené vie plus auſtere que vous, ont eſté humiliées par hõmes moins dignes d’eſtre aimez que luy. Et deuez plus craindre que iamais de receuoir nuls propos d’amitié, pource qu’il y en a aſſez qui ſont tombez à la ſecõde fois aux dangers qu’elles ont euitez la premiere. Ayez memoire, ma dame, qu’Amour eſt aueugle, lequel aueugliſt de ſorte, que ou lon penſe le chemin plus ſeur, eſt à l’heure qu’il eſt le plus gliſſant. Et me ſemble, ma dame, que vous ne deuez à luy n’y à autre faire ſemblãt du cas qui vous eſt aduenu, & encore qu’il en vouluſt dire quelque choſe, feignez du tout de ne l’entendre, pour euiter deux dangers : L’vn de vaine gloire de la victoire que vous en auez euë : L’autre de prendre plaiſir en ramenteuant choſes qui ſont ſi plaiſantes à la chair, que les plus chaſtes ont bien affaire à ſe garder d’en ſentir quelques eſtincelles, encores qu’ils la fuyent le plus qu’ils peuuent. Mais auſsi madame, à fin qu’il ne pẽſe par tel hazard auoir faict choſe qui vous ait eſté agreable, ie fuis biẽ d’aduis, que peu à peu vous vous eſloignez de la bonne chere que vous luy auez accouſtumé de faire, à fin qu’il cognoiſſe de cõbien vous deſpriſez ſa follie : & cõbien voſtre bonté eſt grande, qui s’eſt contentée de la victoire que Dieu vous a donnée, ſans demander autre vengeance de luy. Et Dieu vous doint, ma dame, grace de continuer l’honneſteté qu’il a miſe en voſtre cueur : & cognoiſſant que tout bien vient de luy, vous l’aimiez & ſeruiez mieux que vous n’auez acouſtumé. La princeſſe delibera de croire le cõſeil de ſa dame d’honneur, & s’endormit auſsi ioyeuſement que le gentil homme veilla de triſteſſe. Le lendemain le ſeigneur s’en voulut aller & demanda ſon hoſte, auquel on diſt qu’il eſtoit ſi malade qu’il ne pouuoit veoir la clarté, ne ouyr parler perſonne, dont le prince fut fort esbahy, & le voulut aller veoir, mais ſçachant qu’il repoſoit ne le voulut eſveiller : & ſans luy dire a Dieu s’en alla ainſi de ſa maiſon, emmenant auec luy ſa femme & ſa ſœur : Laquelle entendant les excuſes du gentil homme, qui n’auoit voulu veoir le prince ne la compaignie au partir, ſe tint aſſeurée que c’eſtoit luy qui luy auoit faict tant de tourment, lequel n’oſoit monſtrer les marques qu’elle luy auoit faictes au viſage. Et combien que ſon maiſtre l’enuoyaſt ſouuent querir, ſi ne retourna-il point à la court qu’il ne fuſt bien guery de toutes ſes playes, hors miſe celle que l’amour & le deſpit luy auoient faict au cueur. Quand il fut retourné vers luy, & qu’il ſe trouua deuant ſa victorieuſe ennemie, ce ne fut ſans rougir : & luy qui eſtoit le plus audacieux de toute la compaignie, fut ſi eſtonné que ſouuent deuant elle perdoit toute contenance : parquoy fut toute aſſeurée que ſon ſoupçon eſtoit vray, & peu à peu s’eſtrangea de luy, non pas ſi finement qu’il ne s’apperceut tres bien : mais il n’en oſa faire ſemblant, de peur d’auoir encores pis, & garda ceſt amour en ſon cueur, auec la patience de l’eſlongnement qu’il auoit merité.

Voila, mes dames, qui deuroit donner grande crainte à ceux qui preſument ce qui ne leur appartiẽt. Et doit bien augmenter le cueur aux dames, voyant la vertu de ceſte ieune princeſſe, & le bon ſens de ſa dame d’honneur. Si en quelqu’vn de vous aduenoit pareil cas, le remede y eſt ia dõné. Il me ſemble, diſt Hircan, que le gentil-homme dont auez parlé, eſtoit ſi deſpourueu de cueur, qu’il n’eſtoit digne d’eſtre ramentu : car ayant telle occaſion, ne deuoit ne pour vieille ne pour ieune laiſſer ſon entrepriſe. Et fault bien dire, que ſon cueur n’eſtoit pas tout plein d’amour, veu que la crainte de mort & de honte y trouua encores place. Nomerfide reſpondit à Hircan : Et que euſt faict le pauure gẽtil-homme, veu qu’il auoit deux femmes contre luy ? Il deuoit tuer la vieille, diſt Hircan, & quand la ieune ſe fuſt veuë ſeule, elle euſt eſté à demie vaincue. Tuer, diſt Nomerfide ! vous voudriez donc faire d’vn amoureux vn meurtrier. Puis que vous auez ceſte opinion, on doit biẽ craindre de tumber entre voz mains. Si i’eſtois iuſques lá, diſt Hircan, ie metiendrois pour deshonoré, ſi ie ne venois à la fin de mon intention. A l’heure Guebron diſt : Trouuez vous eſtrange qu’vne princeſſe nourrie en tout honneur, ſoit difficile à prendre d’vn ſeul homme ? vous vous deuriez donc beaucoup plus eſmerueiller d’vne pauure femme, qui eſchappe la main de deux. Guebron (diſt Emarſuitte) ie vous donne ma voix à dire la cinqieſme nouuelle, car ie penſe qu’en ſçauez quelqu’vne de ceſte pauure femme, qui ne ſeroit point faſcheuſe. Puis que vous m’auez eſleu à la partie (diſt Guebrõ) ie vous diray vne hiſtoire, que ie ſay pour en auoir faict inquiſition veritable ſur le lieu, & par lá vous verrez, que tout le ſens & la vertu des femmes, n’eſt pas au cueur & teſte des princeſſes, ny tout l’amour & fineſſe en ceux ou le plus ſouuent on eſtime qu’ils ſoient.