L’Ennui (Edgeworth)/Avis de l’éditeur

L’Ennui (1809)
Librairie française et étrangère de Galignani (tome Ip. I-IV).


AVIS DE L’ÉDITEUR.



Le public toujours avide de nouveautés, et si souvent trompé dans son attente, ne me reprochera pas d’avoir cherché à grossir le nombre des productions éphémères, à la faveur d’un nom imposant ou d’un titre spécieux. Je lui offris, il y a moins de quatre mois, la Mère intrigante de Miss Edgeworth ; l’édition est presque entièrement épuisée. J’espère que l’Ennui, autre ouvrage du même auteur, dont je publie aujourd’hui la traduction, ne sera pas lu avec moins d’empressement, et sera une nouvelle preuve du soin que j’apporte dans le choix de mes entreprises. Voici comment s’exprime un des ouvrages périodiques les plus estimés de l’Europe, la revue d’Édimbourg, au sujet de l’Ennui[1].

Of miss Edgeworth’s Tales « Ennui » perhaps is the best and most entertaining… more rich in characters, incident and reflection, than any english narrative with which we are acquainted. As rapid and various as the best tales of Voltaire, and as full of practical good sense and moral pathetic as any of the other tales of miss Edgeworth. The Irish characters are inimitable. Not the course caricatures of modern play-whrights ; but drawn with a spirit, delicacy, and a precision, to which we do not know if there be any parallel among national delineations. C’est-à-dire,

« De tous les contes de Miss Edgeworth, l’Ennui est peut être le meilleur et le plus amusant… plus riche en caractères, en incidens, et en réflexions, qu’aucune narration anglaise que nous connoissions : aussi rapide, aussi varié que les meilleurs contes de Voltaire, et aussi rempli de sages préceptes de conduite et de morale pathétique qu’aucun des contes de Miss Edgeworth. Les caractères irlandais sont inimitables. Ils ne ressemblent point aux grossières caricatures de nos modernes faiseurs de comédie. Ils sont tracés avec une vivacité, une précision, une délicatesse qui nous font douter qu’on puisse leur rien comparer en ce genre. »

Il ne m’appartient pas de juger du mérite de la traduction ; je me permettrai seulement de faire observer que peu d’ouvrages offrent autant de difficultés, comme on pourra s’en assurer en parcourant l’original, dont une grande partie a déjà été insérée dans le Monthly Repertory, où le reste paroîtra incessamment.


Galignani.

  1. Une analyse de cet ouvrage a paru aussi en juin 1810, dans le journal de littérature anglaise, que je publie tous les mois sous le titre de Monthly Repertory.