L’Encyclopédie/1re édition/VIOLIER, GIROFLIER
VIOLIER, GIROFLIER, s. m. (Hist. nat. Bot.) leucoium, gente de plante à fleur en croix, composée de quatre pétales. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit ou une silique longue & applatie qui a deux panneaux, & qui est divisée en deux loges par une closson mitoyenne. Cette silique renferme des semences plates, rondes & ordinairement frangées. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.
Violier bulblux, (Botan.) la plus commune des dix especes de narcisso-leucoium de Tournefort est notre violier bulbeux, narcisso-leucoium vulgare, I. R. H. 387, Raii, hist. 1144. Sa racine est bulbeuse, composée de plusieurs tuniques blanches, hormis l’extérieure qui est brune, garnie en-dessous de fibres blanchâtres, d’un goût visqueux, sans presque aucune acrimonie. Elle pousse trois, quatre ou cinq feuilles semblables à celles du porreau, assez larges, sort vertes, lisses, luisantes. Il s’éleve d’entr’elles une tige à la hauteur de plus d’un demi-pié, anguleuse, cannelée, creuse, revêtue avec ses feuilles jusqu’au milieu d’une espece de gaine ou fourreau blanc ; elle ne porte ordinairement qu’une seule fleur au sommet, quelquefois deux, rarement trois.
Cette fleur est le plus souvent à six pétales, quelquefois à sept & à huit : ce qui dépend de la bonté du terroir ; chaque fleur est disposée en maniere de petite cloche panchée, de couleur blanche, avec une pointe marquée d’une tache verdâtre par-dehors, & réfléchie légérement en-dedans, d’une odeur qui n’est point desagréable, semblable, selon Fuschsius, à celle de la violette printanniere, & selon Clusius, à celle de l’aubepine. Lorsque la fleur est passée, son calice devient un fruit membraneux, relevé de trois coins, fait en façon de poire, & divisé intérieurement en trois loges remplies de semences presque rondes, dures, d’un blanc jaunâtre.
Le violier ordinaire croît naturellement dans des prés humides, sur certaines montagnes, dans les forêts ombrageuses & dans les haies ; il fleurit en Février, & disparoit des le mois de Mai. Sa racine subsiste cependant en terre comme celle du narcisse ; c’est par ses bulbes qu’on le multiplie ; car on le transplante volontiers dans les jardins pour l’y cultiver, à cause de sa fleur qui est des plus hâtives. (D. J.)
Violier, (Botanique & Mat. méd.) violier jaune ou giroflier jaune. Voyez Giroflier.