L’Encyclopédie/1re édition/TAILLEUR
TAILLEUR, s. m. (Gram.) celui qui taille. Voyez Taille & Tailler.
Tailleur-graveur sur métal, (Corps de jurande.) on le dit des maîtres d’une des communautés des Arts & Métiers de la ville de Paris, à qui il appartient exclusivement à tous autres de graver sur l’or, l’argent, le cuivre, le léton, le fer, l’acier & l’étain, des sceaux, cachets, poinçons, armoiries, chiffres, &c. soit en creux, soit en relief. (D. J.)
Tailleur d’habits, est celui qui taille, coud, fait & vend des habits.
Les maîtres-marchands tailleurs, & les marchands pourpointiers formoient autrefois deux communautés séparées, qui furent réunies, en 1655, sous le nom de maîtres-marchands tailleurs-pourpointiers ; & il fut dressé de nouveaux statuts, qui ayant été approuvés par les lieutenant civil & procureur du roi au Châtelet, le 22 Mai 1660, furent confirmés par lettres-patentes, & enregistrés au parlement les mêmes mois & an.
Ces statuts ordonnent qu’il sera élu tous les ans deux jurés, maîtres & gardes de ladite communauté pour la régir, avec deux anciens qui restent en charge.
Ils défendent à tous marchands fripiers, drapiers, &c. qui ne seront point reçus tailleurs, de faire ni vendre aucuns habits d’étoffe neuve, ni de façon neuve.
Ils fixent le tems d’apprentissage à trois ans, défendent de recevoir un apprenti à la maîtrise, s’il n’a travaillé outre cela trois autres années chez les maîtres, & ordonnent que l’aspirant fera chef-d’œuvre.
Ces statuts contiennent en tout trente articles, dont la plûpart concernent la discipline & la police de cette communauté.
Tailleur de limes, (Taillandiers.) ce sont les mêmes que parmi les maîtres taillandiers de la communauté de Paris ; on les nomme taillandiers-vrilliers. Ils ont le nom de tailleurs de limes, parce qu’entr’autres ouvrages ils taillent & coupent les limes d’acier de diverses hachures, avant que de les tremper. On les appelle vrilliers, parce que les vrilles, petits outils de menuisiers, sont du nombre de ceux qu’ils fabriquent. (D. J.)
Tailleur de pierre, (Coupe des pierres.) c’est l’ouvrier qui travaille à tailler la pierre, il se sert pour cette fin de plusieurs outils, qui sont 1°. un testu ou masse de fer marquée A dans la Pl. III. fig. 28. ses deux extrémités ont chacune un redent pour que l’outil ait plus de prise sur la pierre, sur les bords de laquelle on frappe pour en faire sauter des éclats : le plan du même outil est en a.
B, Laye ou marteau brételé, qui a du côté étroit un tranchant uni, & de l’autre un tranchant denté, qui fait des sillons ; son plan est en b.
C, Ciseau à ciseler, il y en a de plusieurs grandeurs.
D, Maillet pour pousser le ciseau.
E, Marteau à deux pointes pour la pierre dure ; lorsqu’il est un peu plus long, on l’appelle pioche ; son plan est en e.
F, Rifflard brételé pour la pierre tendre.
G, Crochet.
H, Ripe.
I, Compas à fausse équerre. Voyez Compas d’appareilleur.
Tailleur général des monnoies, (Monn.) c’est celui à qui il appartient seul de graver & tailler les poinçons & matrices sur lesquelles les tailleurs particuliers frappent & gravent les quarrés qui doivent servir à la fabrique des especes dans les hôtels des monnoies, où, suivant leur office, ils sont attachés. Boizard. (D. J.)
Tailleur de sel, (Saline.) on nomme ainsi à Bourdeaux, & dans toute la direction, des commis préposés à la mesure & visite des sels qui y arrivent. Savary. (D. J.)
Tailleur, (Jeux de hazard.) c’est au pharaon, lansquenet, &c. celui qui tient les cartes & les paris que les pontes proposent sur chacune, & qui les retourne deux-à deux, ce qui s’appelle une taille.