L’Encyclopédie/1re édition/TABERNAE MONTANA

TABERNÆ MONTANA, s. f. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, tubulée en forme de soucoupe profondément découpée ; le pistil sort du calice, il est attaché comme un clou, à la partie inférieure de la fleur, & il devient dans la suite un fruit en forme de vessie, qui est le plus souvent double ; ce fruit s’ouvre longitudinalement, & contient des semences oblongues, revêtues d’une chair très-tendre. Plumier, nov. plant. amer. gen. Voyez Plante.

Miller en compte les deux especes suivantes. Tabernæ montana lactescens, lauri folio, flore albo, siliquis rotundioribus, Houst. Tabernæ montana laiteuse, à feuilles de citron ondées. Tabernæ montana lactescens, lauri folio, flore albo, siliquis rotundioribus.

La premiere espece est commune à la Jamaïque, & dans plusieurs autres contrées des climats chauds de l’Amérique, où elle s’éleve à la hauteur de quinze ou seize piés, & a le tronc droit, uni, & couvert d’une écorce blanchâtre ; du sommet du tronc, partent des branches irrégulieres, & couvertes de feuilles d’un verd luisant ; les fleurs sont placées sur le pédicule des feuilles, elles sont jaunes ; & extrémement odoriférantes, elles sont suivies de deux siliques fourchues, qui contiennent les semences.

Ce genre de plantes a beaucoup de rapport à celui du laurier-rose, sous lequel quelques auteurs de botanique les ont rangées ; cependant leurs semences n’ont point de duvet, ainsi que celles du laurier-rose ; elles sont seulement contenues dans une substance molle & pulpeuse.

Le P. Plumier en a fait une classe, en l’honneur du docteur Jacques Théodore, qu’on appelloit tabernæ montanus, d’un village d’Allemagne où il avoit pris naissance. C’étoit un des plus savans botanistes de son siecle, & il publia à Francfort un volume in-fol. an. 1590. qui contient les figures de 2250 plantes.

On trouva la seconde espece à la Véra-Cruz, ce fut le docteur Guillaume Houston, qui en envoya en Angleterre des semences qui multiplierent cette plante. Miller. (D. J.)