L’Encyclopédie/1re édition/POU, POUIL, POUL

POU, POUIL, POUL, s. m. (Hist. nat. Ins.) pediculus, Pl. XXIII, fig. 6, insecte qui vit & qui se multiplie sur le corps de l’homme, & principalement sur la tête : les enfans ont des poux plus communément que les personnes d’un certain âge. La plûpart des quadrupedes, des oiseaux, des insectes & même des poissons, ont aussi des poux qui different entr’eux selon les diverses especes d’animaux. Le pou de l’homme a la tête un peu oblongue par devant, & arrondie par derriere ; elle est recouverte d’une peau dure, comme du parchemin, tendue, transparente & hérissée de poils. La trompe, ou plûtôt l’aiguillon qui lui tient lieu de bouche, est située à l’extrémité antérieure de sa tête ; cet aiguillon est presque toujours caché en-dedans, & on ne le voit au-dehors que lorsque le pou l’enfonce dans la peau pour en tirer sa nourriture. Si on observe cet insecte au microscope, dans ce moment on voit très-distinctement le sang qu’il pompe, passer dans sa tête, & tomber ensuite dans l’estomac. Les deux antennes sont aussi revêtues d’une peau dure & semblable à du parchemin ; elles sont situées sur les côtés de sa tête, & elles ont chacune cinq articulations. Les yeux se trouvent derriere les antennes. Le cou est fort court, & se joint au corcelet. Le pou a six jambes attachées à la partie inférieure du corcelet ; elles ont chacune six parties de différentes grandeurs, distinguées les unes des autres par des articulations ; il y a à chaque pié deux ongles ou crochets d’inégale longueur, au moyen desquels cet insecte grimpe le long d’un cheveu, en le saisissant avec ses crochets. Le ventre est divisé en six anneaux, & son extrémité inférieure se termine par une sorte de queue fourchue.

Le pou n’a point d’aîles ; il acquiert sa forme parfaite dans l’œuf qu’on nomme lente ; dès qu’il en est sorti, il n’éprouve plus d’autre changement que celui qui est causé par un simple accroissement pendant lequel il quitte sa peau plusieurs fois. La lente est terminée du côté de la tête par un limbe ovale. Lorsque le pou qui est renfermé dans l’œuf, a pris assez de consistance & de force pour sortir de sa coque ; alors le limbe ovale se sépare du reste de la coque dans la plus grande partie de sa circonférence, & s’enleve comme le couvercle d’une boete à charniere ; le pou sort par cette ouverture. Collection académique, tom. V. de la partie étrangere. Voyez Insecte.

Pou de bois, insecte très-commun dans toute l’Amérique, & qu’on nomme fourmi blanche dans les Indes orientales & dans toute la terre ferme. Les poux de bois vivent en société comme les fourmis, auxquelles ils ressemblent assez par la forme du corps ; ils sont d’un blanc sale, & ils ont une odeur fade & désagréable. Ces insectes sont très-incommodes, parce qu’ils rongent & détruisent le bois qui est en terre : ils se construisent une sorte de fourmiliere avec une matiere semblable à de la terre noire : le dessus de cette fourmiliere est raboteux & impénétrable à l’eau ; il n’y a point d’ouverture extérieure ; le dedans est traversé par une très-grande quantité de chemins voutés & ronds dont le diamètre égale celui du tuyau d’une plume à écrire. Le volume de la fourmiliere est proportionné au nombre des poux de bois qui l’habitent : si on fait une breche à leur demeure, on les voit aussi-tôt travailler à la réparer. Ces insectes multiplient beaucoup en peu de tems ; les oiseaux en sont fort avides, & on s’en sert pour engraisser la volaille. Hist. nat. des Antilles par le P. du Tertre, tom. II. Voyez Insecte.

Pou, le, (Astronom. chinoise.) période astronomique chinoise de 76 ans, composée de quatre tchang. C’est la même que celle de Calippus chez les Grecs. On supposoit qu’elle donnoit exactement le retour des syzygies & des solstices à la même heure. (D. J.)

Pou-de-soye, (Soyerie.) étoffe toute de soie, tant en chaîne qu’en treme, forte & pleine de fils, dont le grain tient le milieu entre celui du gros de Naples & du gros de Tours ; il est moins serré que celui-ci, mais plus que l’autre, son grain étant d’ailleurs plus gros & plus élevé que celui de l’une & l’autre de ces étoffes : c’est une espece de ferrandine, mais toute de soie. Il n’y avoit autrefois que les gens de conséquence qui s’habillassent de cette étoffe.