L’Encyclopédie/1re édition/POLYTRIC

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POLYTRIC, s. m. trichomanes, (Hist. nat. Botan.) genre de plante dont les feuilles sont composées de petites feuilles qui sont le plus souvent arrondies, & qui naissent de chaque côté de la côte comme par paire. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Le polytric est une plante chevelue du genre des mousses ; c’est l’espece d’adiantum ou de capillaire, qu’on nomme autrement capillaire rouge, trichomanes sive polytrichum, I. R. H. 539.

Sa racine est chevelue, fibreuse & noirâtre ; ses tiges sont longues d’une demi-palme ou d’une palme, d’un rouge foncé, luisantes, cylindriques, un peu roides, cassantes. Ses feuilles naissent de part & d’autre par conjugaisons ou alternativement ; elles sont arrondies, obtuses, vertes, lisses, chargées en-dessous de petites éminences écailleuses, formées de plusieurs capsules membraneuses, presque sphériques, garnies d’un anneau élastique, de même que dans les fruits du capillaire ; les capsules, par la contraction de cet anneau, s’ouvrent & jettent des graines brunes en forme de poussiere très-fine. Cette plante vient à l’ombre, dans des endroits élevés, sur de vieux murs, & dans les fentes humides des rochers. (D. J.)

Polytric, (Mat. med.) Le polytric est une des plantes appellées capillaires (voyez Capillaire) : on l’ordonne rarement seul, & presque toujours avec parties égales des autres capillaires. Mais toutes ces plantes étant censées avoir la même vertu, on peut employer chacunes d’elles, & par conséquent le polytric séparément, ou au lieu de cet assemblage ordinaire : dans ce cas on l’ordonneroit en infusion, ou on le feroit bouillir légérement à la dose d’une petite poignée sur une livre d’eau. Une pareille liqueur est fort usitée, comme tisane ou boisson ordinaire dans tous les cas où l’on a principalement en vûe la boisson aqueuse, & où les diverses substances dont on charge l’eau commune pour la convertir en tisane, sont ou doivent être comptées à-peu-près pour rien. Nous n’exceptons pas même de ces cas les rhumes ou la toux, contre laquelle la tisane de capillaire est employée comme une sorte de spécifique. Au reste ceci est fort éloigné de l’opinion commune qui regne dans les livres sur l’efficacité des capillaires. Un médecin de Montpellier les recommande comme un remede universel : des auteurs dont le ton est beaucoup plus circonspect, les louent cependant encore comme admirables contre la toux, l’asthme, la péripneumonie, la pleurésie, les obstructions du mésentere, du foie, des reins, & sur-tout contre celles de la rate, comme provoquant les regles, &c. Voyez Capillaire. (b)