L’Encyclopédie/1re édition/POLYGALA

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POLYGALA, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale & anomale en forme de masque, la partie antérieure qui n’est pas percée par derriere a deux levres, dont la supérieure est fendue en deux parties, & l’inférieure est frangée. Le pistil sort du fond de cette fleur, & devient dans la suite un fruit applati & divisé en deux loges, qui s’ouvre en deux pieces & qui renferme des semences oblongues : ordinairement ce fruit est enveloppé du calice qui est composé de cinq feuilles, dont il y en a trois petites & deux grandes ; celles-ci embrassent le fruit en forme d’aîles. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Le même botaniste établit 18 especes de polygala, du nombre desquelles nous allons d’écrire la commune, polygala vulgaris, C. B. P. 215. I. R. H. 174. Polygala foliis linearibus, lanceolatis caulibus diffusis herbaceis. Linn. Hort. Cliffort 352. en anglois, the common blew-flovered Milkwort.

Cette plante a la racine ligneuse, dure, menue, vivace, d’un goût amer, un peu aromatique. Elle pousse plusieurs tiges à la hauteur d’un demi-pié, grèles, les unes droites, les autres couchées à terre ; d’un verd un peu rouge ; revêtues de petites feuilles rangées alternativement. Ses fleurs sont petites, disposées en maniere d’épi, depuis le milieu des tiges jusqu’au sommet, & d’une couleur bleue : chacune de ces fleurs est un tuyau fermé, dans le fond évasé, & découpé par le haut en deux levres dont la supérieure est échancrée, & l’inférieure frangée. A ces fleurs succede un fruit ou une bourse applatie, divisée en deux loges, remplies de semences oblongues ; ce fruit est enveloppé du calice de la fleur, composée de cinq feuilles, trois petites & deux grandes, qui sont comme deux aîles qui embrassent le fruit.

Cette plante croît par-tout aux lieux champêtres, fleurit en Mai & en Juin. On dit que son nom lui vient de la quantité de lait qu’elle procure aux bestiaux qui en mangent. (D. J.)

Polygala, (Mat. méd.) M. Duhamel de l’académie des Sciences, a donné en 1739, un mémoire à l’académie royale des Sciences, dans lequel il rapporte plusieurs observations médicinales par lesquelles il paroît que la décoction, ou l’infusion dans l’eau bouillante, de cette plante entiere, à la dose d’une poignée sur une pinte d’eau, donnée pour boisson ordinaire dans la pleurésie & la fluxion de poitrine, fournissoit un secours très-efficace contre ces maladies. Gesner assure que cette plante infusée dans du vin, purge la bile fort doucement. (b)

Polygala de Virginie, (Botan.) Voyez Séneka.