L’Encyclopédie/1re édition/PICTONES

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PICTONES, (Géog. anc.) Pictones, peuples de la Gaule aquitanique. Ils étoient connus du tems de César, qui lorsqu’il voulut faire la guerre aux Venetes, rassembla les vaisseaux des Pictones, des Santones & des autres peuples qui étoient en paix. Vercengentorix se joignit aux Pictones pour s’opposer aux Romains, & les princes de la Gaule ordonnerent aux Pictones de fournir huir mille hommes, lorsqu’il fut question de faire lever le siege devant Alese. Strabon dit que la Loire couloit entre les Pictones & les Namnetes ; il met les Pictones avec les Santones sur l’Océan, & il les range au nombre des vingt-quatre peuples qui habitoient entre la Garonne & la Loire, & qui étoient compris sous l’Aquitaine. Pline, liv. IV. ch. xjx. met pareillement les Pictones parmi les peuples d’Aquitaine. Lucain, liv. IV. v. 436. fait entendre qu’ils étoient libres : Pictones immunes subigunt sua rura.

Ptolomée écrit Pectones, & ajoute qu’ils occupoient la partie septentrionale de l’Aquitaine, le long de la Loire & le long de la côte de l’Océan. Il leur donne deux villes, savoir : Augustoritum & Limonum. M. Samson dans ses remarques sur la carte de l’ancienne Gaule, dit que les Pictones sont les peuples des diocèses de Poitiers, Mailleraies & Luçon, qui ont été autrefois tous compris sous le diocèse de Poitiers.

Il est bon d’observer que les peuples pictones étoient primitivement compris dans la Gaule celtique. Auguste les attribua à l’Aquitaine dans la nouvelle division qu’il fit de la Gaule, & depuis ils en ont toujours fait partie. Leur territoire étoit d’une grande étendue : il occupoit toute la côte septentrionale de l’Océan, depuis le pays des Santones jusqu’à la Loire, en sorte que ce fleuve avoit son embouchure entre les Pictones & les Namnetes (peuples de Nantes). Telle étoit anciennement l’étendue du pays des Pictones. Ses limites étoient encore les mêmes du côté de la Loire, au milieu du neuvieme siecle, en sorte qu’alors il étoit plus grand que n’est la province de Poitou ; peut-être comprenoit-il le territoire des Cambolectri agesinates qui étoient joints aux Pictones, comme Pline l’assure, & qui problablement occupoient l’Angoumois. (D. J.)