L’Encyclopédie/1re édition/PARESSEUX

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PARESSEUX, adj. (Gramm.) qui ne se porte qu’à regret à remplir ses devoirs. On dit aussi un ventre paresseux, une nature paresseuse. Voyez l’article Paresse.

Paresseux, tardigradus, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) Pl. IV. fig. 3. & Pl. V. fig. 2. animal quadrupede, long d’environ deux piés ; il a la queue très courte, les jambes de devant plus longues que celles de derriere, & seulement trois doigts à chaque pié, avec des ongles forts & un peu recourbés. Le poil est fort épais, varié de brun & de blanc, & entierement blanc sur la face de cet animal. Les oreilles n’ont point de conque, on ne voit à l’extérieur que l’orifice du canal auditif. Il n’a ni dents incisives, ni canines, mais seulement des molaires. Le paresseux se trouve au Bresil, dans la Guyane, & aux Indes orientales. Il y a dans l’île de Ceylan un autre animal auquel on a aussi donné le nom de paresseux : il n’a que deux doigts aux piés de devant, & trois à ceux de derriere ; ses oreilles sont plates & appliquées contre la tête ; le poil est épais & de couleur incarnate foncée par-dessus le dos, & d’un cendré clair par-dessous le ventre : cet animal n’a point de queue. Regn. anim. par M. Brisson.

Pison rapporte que le paresseux marche si lentement, qu’en quinze jours entiers à-peine pourroit-il aller aussi loin que l’on pourroit jetter une pierre. Il met environ deux jours à monter sur un arbre, ou à descendre ; on ne peut hâter sa démarche ni par des menaces, ni par des coups de fouet ou de bâton. Le museau de cet animal est toujours sale & couvert de salive ; il se traîne sur son ventre sans jamais s’élever sur ses jambes ; il saisit fortement avec ses ongles, & il dort suspendu aux arbres ; on le trouve ordinairement sur leur sommet ; il vit de feuilles sans boire. Hist. nat. Gulielmi Pisonis, lib. V. chap. xxiij. (I)

Paresseux, (Maréchallerie.) un cheval paresseux, est celui qui ralentit toujours son allure, & qu’il faut avertir incessamment.