L’Encyclopédie/1re édition/NYMPHÉE

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NYMPHÉE, s. m. nymphæum, (Architect. antiq.) Les Grecs & les Romains appelloient ainsi certains bâtimens rustiques qui renfermoient des grottes, des bains, des fontaines, & d’autres édifices de cette nature, tels qu’on imaginoit qu’étoient les demeures des nymphes.

On voit un édifice de ce genre entre Naples & le mont Vésuve ; il est construit de marbre & de forme quarrée ; on y entre par une seule porte, d’où l’on descend dans une grande grotte qu’arrose une fontaine. Le pavé est de marbre de diverses couleurs, & les murailles sont revêtues de coquillages, & tout le tour est orné de diverses statues de nymphes & de figures grotesques.

Il y avoit à Rome & à Constantinople de magnifiques nymphées, dont il ne reste aucun vestige.

On appelloit encore nymphées certaines maisons publiques où ceux qui n’avoient point de logemens commodes venoient faire des festins de noces. On nommoit ces bâtimens nymphæa ou lymphæa, à cause de leurs jardins de plaisance, qui étoient embellis de grottes, de coquillages & de jets d’eau. (D. J.)

Nymphée, (Géogr. anc.) en latin Nymphæa & Nymphæum. Ptolomée parle d’une île Nymphoea dans la mer Méditerranée, au voisinage de l’île de Sardaigne. Pline fait mention d’une autre île Nymphæa dans la mer Ionienne, aux environs de Samos.

Nymphæum étoit une ville de Pont qui appartenoit aux Athéniens, & qui leur payoit chaque année un talent pour tribut.

Il y avoit une autre ville de même nom dans la Chersonèse taurique. Enfin Nymphæum étoit un lieu sur la mer Ionienne, auprès du fleuve Aous, dans le territoire d’Apollonie. Cet endroit est célebre dans les écrits des anciens, par un oracle & un feu merveilleux qui sortoient, disent-ils, du fond d’une vallée & d’un prairie verdoyante. Tite-Live, Plutarque, & Dion Cassius en parlent sur le même ton. (D. J.)