L’Encyclopédie/1re édition/NIVERNOIS

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NIVERNOIS, (Géogr.) province de France, avec titre de duché. Elle est bornée au nord par le pays de Puisaie ; à l’orient par le duché de Bourgogne ; au midi, par le Bourbonnois ; & au couchant, par le Berri. Une partie de cette province a été démembrée du territoire du peuple Ædui, à qui ce pays appartenoit, avec la ville de Noviodunum, située sur la Loire, comme le dit Jules-César au septieme livre de la guerre des Gaules. Quant à la partie du Nivernois qui est dans le diocese d’Auxerre, elle a été démembrée des peuples Sénonois, de qui Auxerre dépendoit. Le Nivernois a pris le nom qu’il porte aujourd’hui de la ville de Nevers sa capitale, qui, comme on l’a vu à l’article Nevers, a reçu le sien de la petite riviere de Nievre, qui entre dans la Loire sous le pont de cette ville

Cette province est fertile en bois & en mines de fer. On y trouve aussi auprès de Décise des mines de charbon de terre noire, gras & visqueux. Les rivieres navigables qui arrosent le Nivernois, sont la Loire, l’Allier & l’Yone.

Il y a dans le Nivernois deux évêchés : celui de Nevers & celui de Béthléem, qui n’est qu’un titre ; mais l’évêché de Nevers, qui est suffragant de Sens, vaut plus de quinze mille livres de rente.

Cette province est du ressort du parlement de Paris, & a sa coutume particuliere, rédigée en 1490 ; mais arrêtée & accordée en 1534, & mise par écrit par-devant les commissaires du roi. Les autres détails du gouvernement de cette province, de son commerce & des revenus que le roi en retire, ne méritent point de nous arrêter.

Ce n’est pas un pays fertile en gens de lettres. Je ne sache que le comte de Bussy-Rabutin qui, né à Epire en 1618, ait écrit avec pureté. On connoît ses ouvrages, sur-tout son histoire amoureuse des Gaules. On sait les fautes qu’il fit à la cour & ses disgraces, auxquelles il fut trop sensible. Il mourut à Autun en 1693. (D. J.)