L’Encyclopédie/1re édition/MORGELINE

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MORGELINE, alsine, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales ; ces pétales sont découpés dans quelques especes, & entiers dans d’autres. Le calice est formé de cinq feuilles ; le pistil sort de ce calice, & devient, quand la fleur est passée, un fruit membraneux qui n’a qu’une seule capsule, arrondi ou conique. Ce fruit s’ouvre par la pointe, & contient des semences attachées à un petit placenta. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante est connu des Botanistes sous le nom d’alsine. Vaillant en compte vingt-deux especes ; la principale que nous allons décrire, est nommée alsine media, alsine vulgaris, alsine minor, par la plûpart des auteurs de Botanique.

Ses racines sont chevelues & fibrées ; elles poussent plusieurs petites tiges couchées & étendues par terre, tendres, velues, rougeâtres, genouillées, & rameuses. Ses feuilles sortent des nœuds opposées deux à deux ; elles sont arrondies, pointues, longues de trois ou quatre lignes, larges de deux ou trois, portées sur des queues un peu velues & vertes. Ses fleurs naissent à l’extrémité des branches ; elles sont en rose, composées de plusieurs pétales fendus en deux, blanches, rayées, renfermées dans un calice velu & à cinq feuilles. Le pistil, qui s’éleve du calice, se change en un fruit membraneux, à une seule loge, conique, qui s’ouvre par la pointe, & est rempli de graines très-menues, roussâtres, attachées comme en grappe à un placenta. Cette plante croit par-tout dans les lieux marécageux, le long des haies & des chemins, dans les vignes, dans les jardins, & parmi les légumes.

La morgeline varie beaucoup selon les lieux ; & de-là vient que nous en avons tant de figures différentes. On en fait peu d’usage ; mais c’est une nourriture délicieuse pour les serins de Canarie, les chardonnerets, & les autres oiseaux de chant. La remarque en est ancienne ; Anguillara, Tragus, & plusieurs auteurs nous l’ont transmise. (D. J.)

Morgeline, (Mat. med.) mouron des petits oiseaux. On a attribué à cette plante, qui est, on ne peut pas moins usuelle, la vertu resolutive, discussive & rafraichissante. On l’a donnée pour fort analogue au pourpier, & comme son succédanée. (b)