L’Encyclopédie/1re édition/MANDEMENT

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MANDEMENT, (Géog.) en latin, madamentum. Ce mot, dans les chartulaires & dans les actes du moyen âge, qui regardent le Dauphiné, la Provence, la Bresse, le Lyonnois, & autres cantons, signifie la même chose que district, territoire, jurisdiction. C’est ce qu’on nommeroit ailleurs bailliage. (D. J.)

Mandement, s. m. (Théolog.) écrit qui se publie de la part d’un évêque dans l’étendue de son diocese ; par lequel l’évêque enjoint aux fideles quelques précautions relatives aux mœurs ou à la religion.

Les mandemens des évêques ne sont point soumis à l’examen des censeurs ; cependant l’expérience a montré plus d’une fois que cette attention du gouvernement n’auroit pas été superflue. L’objet d’un mandement est communément important. Un évêque est censé avoir beaucoup d’autorité sur l’esprit des peuples ; les peuples soumis à l’instruction des évêques, doivent l’être aussi à l’autorité du souverain. Il ne peut donc pas être indifférent au souverain de connoître d’avance ce que l’évêque qui peut être par hasard un fanatique, un mauvais esprit, un factieux, enjoindra à ses sujets dans un ouvrage qu’il va publier : cela est d’autant plus raisonnable que tout ouvrage de religion, composé ou par un curé, ou même par un docteur de Sorbonne, ne s’imprime point sans la permission du chancelier & l’approbation du censeur royal.

Mandement, (Jurisprud.) signifie quelquefois la même chose que mandat ou procuration ; quelquefois on entend par ce terme un ordre ou commission de faire quelque chose, ou une injonction de venir ; comme quand on donne à un officier un veniat, ou qu’un accusé est mandé par le juge, soit pour être blâmé ou pour être admonesté. Voyez Mandat, Mandataire, Procuration & Veniat. (A)