L’Encyclopédie/1re édition/MALLE

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MALLE, s. f. (Gaînier.) espece de coffre de bois rond & long, mais plat par-dessous & par les deux bouts, couvert de cuir, dont on se sert pour mettre des hardes que l’on veut porter en campagne. Voyez Coffre & les Pl. de Coffretier.

Suivant les statuts des maîtres Coffretiers-Malleriers, les malles doivent être de bois de hêtre neuf & sans ourdissure, dont les joints soient au-moins éloignés d’un pouce, bien cuirées par-tout d’une bonne toile trempée en bonne & suffisante colle. Le cuir qui les couvre doit être de pourceau ou de veau passé dans l’alun & tout d’une piece ; elles doivent être ferrées de bon fer blanc ou noir, avec plus ou moins de bandes, suivant leur grandeur. Les couplets & serrures doivent être pareillement bien conditionnés & de forme requise. Voyez Coffretier.

Malle, s. m. (Hist. de France.) Dans la basse latinité mallus, malle, est un vieux mot qui signifie assemblée. M. de Vertot s’en est servi dans une dissertation sur les sermens usités parmi les Francs. On voyoit, dit-il, au milieu du malle ou de l’assemblée une hache d’armes & un bouclier.

Les Francs s’étant jettés dans les Gaules, & n’ayant pas encore de lieu fixe pour leur demeure, campoient dans les champs & s’y assembloient en certains tems de l’année pour regler leurs différends & traiter des affaires importantes. Ils appellerent cette assemblée mallum, du mot mallen, qui signifioit parler, d’où ils avoient fait maal, un discours ; & ensuite on dit mallare ou admallare, pour ajourner quelqu’un à l’assemblée générale. Voyez M. du Cange. (D. J.)