L’Encyclopédie/1re édition/MACERON

MACERON, s. m. smyrntum, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur en rose, en ombelle, & composé de plusieurs pétales disposés en rond, & soutenus par un calice qui devient quand la fleur est passée, un fruit presque rond compose de deux semences un peu épaisses, & quelquefois faites en forme de croissant, relevées en bosse striées d’un côté, & plattes de l’autre. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Le maceron est appellé smyrnium semine nigro par Bauhin, J. B. III. 126. Smyrnium Dioscoridis, par C. B. P. 154. Smyrnium Matthioli, par Tournefort, I. R. H. 316. Hipposelinum, par Ray, Hist. 437.

Sa racine est moyennement longue, grosse, blanche, empreinte d’un suc âcre & amer, qui a l’odeur & le goût approchant en quelque maniere de la myrrhe : elle pousse des tiges à la hauteur de trois piés, rameuses, cannelées, un peu rougeâtres. Ses feuilles sont semblables à celles de l’ache, mais plus amples, découpées en segmens plus arrondis, d’un verd brun, d’une odeur aromatique, & d’un goût approchant de celui du persil. Les tiges & leurs rameaux sont terminés par des ombelles ou parasols qui soutiennent de petites fleurs blanchâtres composées chacune de cinq feuilles disposées en rose, avec autant d’étamines dans leur milieu. Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des semences jointes deux-à-deux, grosses, presque rondes ; ou taillées en croissant, cannelées sur le dos, noires, d’un goût amer.

Cette plante croît aux lieux sombres, marécageux, & sur les rochers près de la mer. On la cultive aussi dans les jardins : elle fleurit au premier printems, & sa semence est mûre en Juillet. C’est une plante bis-annuelle, qui se multiplie aisément de graine, & qui reste verte tout l’hiver. La premiere année elle ne produit point de tige, & elle périt la seconde année, après avoir poussé sa tige, & amené sa graine à maturité : sa racine tirée de terre en automne, & conservée dans le sable pendant l’hiver, devient plus tendre & plus propre pour les salades. On mangeoit autrefois ses jeunes pousses comme le céleri ; mais ce dernier a pris le dessus, & l’a chassé de nos jardins potagers. Sa graine est de quelque usage en pharmacie, dans de vieilles & mauvaises compositions galéniques. (D. J.)

Maceron, (Mat. méd.) gros persil de Macédoine. On emploie quelquefois ses semences comme succédanées de celles du vrai persil de Macédoine. Voyez Persil de Macédoine. (b)