L’Encyclopédie/1re édition/HONNÊTETÉ

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 287-288).
◄  HONNÊTE
HONNEUR  ►

HONNÊTETE, s. f. (Morale) pureté de mœurs, de maintien, & de paroles. Ciceron la définissoit une sage conduite, où les actions, les manieres & les discours, répondent à ce que l’on est & à ce qu’on doit être. Il ne la mettoit pas au rang des modes, mais des vertus & des devoirs, parce que c’en est un, de fournir des exemples de la pratique de tout ce qui est bien. De simples omissions aux usages reçus des bienséances, attachées seulement au tems, aux lieux, & aux personnes, ne sont que l’écorce de l’honnêteté. Je conviens qu’elle demande la régularité des actions extérieures, mais elle est sur-tout fondée sur les sentimens intérieurs de l’ame. Si le jet des draperies dans la peinture, produit un des grands ornemens du tableau, on sçait que leur principal mérite est de laisser entrevoir le nud, sans déguiser les jointures & les emmanchemens. Les draperies doivent toujours être conformes au caractère du sujet qu’elles veulent imiter. Ainsi l’honnêteté consiste 1°. à ne rien faire qui ne porte avec soi un caractere de bonté, de droiture & de sincérité ; c’est là le point principal : 2°. à ne faire même ce que la loi naturelle permet ou ordonne, que de la maniere & avec les réserves prescrites par la décence. Pour ce qui concerne l’honnêteté considérée dans le droit naturel, voyez Honnête. (D. J.)