L’Encyclopédie/1re édition/HOMÉLIE

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 249).
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HOMÉLIE, s. f. (Théolog.) signifioit originairement conférence ou assemblée ; mais il s’est dit ensuite des exhortations & des sermons qu’on faisoit au peuple. Voyez Prédication.

Le nom grec d’homélie, dit M. Fleury, signifie un discours familier, comme le mot latin sermo ; & l’on nommoit ainsi les discours qui se faisoient dans l’Eglise, pour montrer que ce n’étoit pas des harangues & des discours d’apparat, comme ceux des orateurs profanes, mais des entretiens comme d’un maître à ses disciples, ou d’un pere à ses enfans.

Toutes les homélies des peres grecs & latins sont faites par des évêques. Nous n’en avons aucune de Tertullien, de Clément Alexandrin, & autres savans hommes, parce qu’aux premiers siecles il n’y avoit que les évêques qui eussent la permission de prêcher, & elle ne fut ordinairement accordée aux prêtres que vers le cinquieme siecle.

S. Jean Chrysostome fut le premier prêtre qui prêcha : Origene & S. Augustin ont aussi prêché comme prêtres, mais c’étoit par un privilege particulier.

Photius distingue l’homélie du sermon, en ce que l’homélie se faisoit familierement dans les églises par les prélats qui interrogeoient le peuple, & qui en étoient interrogés, comme dans une conférence ; au lieu que les sermons se faisoient en chaire à la maniere des orateurs. Voyez Oraison, Harangue, &c.

Il nous est resté plusieurs belles homélies des peres, particulierement de S. Chrysostome & de S. Grégoire, &c. Dictionn. de Trévoux. (G)