L’Encyclopédie/1re édition/HAN

Briasson, David l’aîné, Le Breton, Durand (Tome 8p. 36).
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HAN, s. m. (Comm.) espece de caravanserai que l’on trouve en quelques endroits du levant, où les voyageurs & les marchands peuvent se retirer avec leurs équipages.

En conséquence des capitulations entre la France & la porte ottomane, les François ont à Seyde, Alep, Alexandrie, & dans quelques autres échelles de cette côte, des hans qui leur appartiennent, & où ils sont logés séparément des autres nations.

La différence du han & du caravanserai ne consiste guere que dans la grandeur : ce dernier étant un vaste bâtiment, & l’autre n’ayant que quelques petits appartemens qui sont tous rassemblés dans une espece de grange. Voyez Caravanserai.

Les hans de Constantinople sont de grands bâtimens qui ressemblent assez aux cloîtres de nos monasteres ; ils sont bâtis de pierre pour prévenir les accidens du feu assez ordinaires dans cette grande ville, dont la plûpart des maisons ne sont que de bois. En-dedans est une espece de cour quarrée avec une fontaine au milieu environnée d’un bassin. Autour de cette cour sont quantité d’arcades partagées en divers appartemens, toutes construites de même. Au-dessus des arcades régnent des galeries ou corridors où aboutissent des chambres qui ont chacune leur cheminée. Les appartemens du rez-de-chaussée servent de magasins. Les marchands prennent leurs logemens dans ceux d’en-haut, où ils sont néanmoins obligés de se fournir de meubles & d’ustensiles de cuisine ; car on n’y trouve que les quatre murailles. On donne au portier qui en a les clés la moitié ou le quart d’une piastre, pour l’ouverture de chaque chambre, & outre cela un aspre ou deux par jour pour le loyer. On loue de la même maniere les magasins pour les marchandises. Tous les soirs ces hans sont fermés d’une porte de fer. Dictionnaire de Commerce. (G)