L’Encyclopédie/1re édition/ETOURNEAU

ETRANGE  ►

ETOURNEAU, sturnus, s. m. (Hist. nat. Ornith.) oiseau dont le mâle pese trois onces & demie, & la semelle seulement trois onces. Cet oiseau a neuf pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’au bout des pattes, & huit pouces trois quarts, si on ne prend la longueur que jusqu’à l’extrémité de la queue : l’envergure est de seize pouces. L’étourneau est de la grosseur du merle, & lui ressemble par la figure du corps : son bec a un pouce trois lignes de longueur depuis la pointe jusqu’à l’angle de la bouche ; il est plus large & plus applati que celui des merles & des grives. Le bec de l’étourneau mâle est d’un jaune plus pâle que celui de la femelle : dans l’un & dans l’autre la partie supérieure se trouve égale à la partie inférieure : la langue est dure, tendineuse & fourchue : l’iris des yeux a une couleur de noisette, excepté la partie supérieure, qui est blanchâtre : il y a une membrane sous les paupieres : les pattes ont une couleur de safran, ou une couleur de chair : les ongles sont noirâtres ; le doigt extérieur tient au doigt du milieu par sa premiere phalange : les jambes sont couvertes de plumes en entier : la pointe des plumes est jaunâtre dans celles du dos & du cou, & de couleur cendrée dans celles qui sont sous la queue : quelquefois la pointe des plumes est noire, avec une teinte de bleu ou de pourpre, qui change à différens aspects. On reconnoît le mâle par la couleur de pourpre, qui est plus apparente sur le dos ; par la couleur du croupion, qui tire plus sur le verd ; & par les taches du bas-ventre, dont le nombre est plus grand que dans la femelle. Les grandes plumes des ailes sont brunes ; mais les bords de la troisieme & de celles qui suivent, jusqu’à la dixieme, & de celles qui se trouvent depuis la quinzieme jusqu’à la derniere, sont d’un noir plus obscur. Les petites plumes qui recouvrent les grandes, sont luisantes ; la pointe de celles du dernier rang est jaune : les petites plumes du dessous de l’aile sont de couleur brune, excepté les bords, qui ont du jaune pâle : la queue a trois pouces de longueur ; elle est composée de douze plumes qui sont brunes, à l’exception des bords, dont la couleur est jaunâtre. La femelle niche dans des trous d’arbres ; elle pond quatre ou cinq œufs, qui sont d’un bleu-pâle mêlé de verd.

Les étourneaux se nourrissent de scarabées, de petits vers, &c. Ils vont en bandes ; ils se mêlent avec quelques especes de grives, mais ils ne les suivent pas lorsqu’elles passent en d’autres pays. On trouve quelquefois des variétés dans les oiseaux de cette espece ; on en a vû en Angleterre deux blancs, & un autre dont la tête étoit noire, & le reste du corps blanc. L’étourneau apprend assez bien à parler. Willughby, Ornith. Voyez Sansonnet, Oiseau. (I)

Etourneau, gris-étourneau, (Manége, Marech.) nom d’une sorte de poil qui, par la ressemblance de sa couleur avec celle du plumage de l’oiseau que l’on appelle ainsi, nous a portés à accorder au cheval qui en est revêtu, cette même dénomination. Les chevaux étourneaux, selon les idées qui préoccupoient les anciens, rarement ont les yeux bons ; & à mesure que la couleur de leur poil passe, ils se rallentissent & ont peu de valeur. Ce poil mêlé d’une couleur jaunâtre, n’est pas si fort estimé. Voyez à l’article Poil, le cas que l’on doit faire de ces judicieuses observations. (e)