L’Encyclopédie/1re édition/ETIOLEMENT
ETIOLEMENT, s. m. (Bot.) altération qui survient aux plantes qu’on éleve dans des lieux renfermés, & qui consiste en ce qu’alors elles poussent des tiges longues, éfilées, d’un blanc éclatant, terminées par de très-petites feuilles assez mal façonnées, d’un verd-pâle. Est-ce à un certain degré d’humidité, au défaut d’air, de chaleur ou de lumiere, qu’on doit attribuer la cause de cette altération ? M. Charles Bonnet, de Geneve, a déjà fait quelques expériences, par lesquelles ni l’humidité, ni le défaut d’air, ni le plus ou moins de chaleur, ne lui ont paru influer sur l’étiolement. Il soupçonne donc que cette maladie des plantes, qui est si remarquable, procede de la privation de la lumiere. Il n’assûre rien cependant ; au contraire il reconnoît que ce sujet demande un examen plus approfondi, & un plus grand nombre d’expériences que celles qu’on a faites jusqu’à ce jour, pour expliquer ce phénomene. Mais sur les expériences de qui pourroit-on compter plus sûrement que sur les siennes, si son tems le lui permettoit ? personne n’ignore combien la Physique lui est déjà redevable. Voyez Puceron. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.