L’Encyclopédie/1re édition/EMEU ou EME

EMEU ou EME. Voyez Casoar.

Emeu ou Eme, s. m. (Hist. nat. Ornith.) oiseau des Molucques, qui a jusqu’à cinq piés de hauteur ; son corps depuis l’estomac jusqu’au croupion a trois piés de long ; sa tête est petite eu égard à sa taille, elle est dégarnie de plumes, & d’une couleur bleuâtre ; ses yeux sont grands & très-vifs : au-dessus du bec sont deux ouvertures qui servent de narines ; sur la tête est une espece de couronne d’un jaune foncé qui descend jusque sur le bec ; il la perd tous les ans avec ses plumes dans le tems de la muë. Le cou est garni de deux peaux rouges semblables à celles des coqs-d’Inde ; ses cuisses sont charnues & couvertes d’une peau écailleuse, les pattes sont grosses & garnies de cinq ergots couverts d’écailles très-dures ; il ressemble assez à une autruche, de l’espece de laquelle il est peut-être ; ses plumes sont noires & rouges, on les prendroit de loin pour des poils ; ses ailes sont courtes, aussi ne lui servent-elles point pour voler, mais seulement pour courir avec plus de rapidité ; le croupion est couvert de plumes plus longues & plus fortes que les autres ; il a plus de force dans les pattes que dans le bec ; ses œufs different de ceux des autruches en ce qu’ils sont plus petits, la coquille en est verdâtre & remplie d’une infinité de bosses ou tubercules : les habitans du pays s’en nourrissent. Cet oiseau avale tout ce qui se présente à lui, & rend par-derriere ce qu’il n’a pû digérer. On prétend que sa graisse est très-bonne pour les nerfs, émolliente, maturative. Dictionn. univers. de Hubner.

Emeu, s. m. (Fauconnerie.) rendre son émeu, c’est rendre son excrément ; l’oiseau est en parfaite santé quand il rend bien son émeu.