L’Encyclopédie/1re édition/EFFUSION

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* EFFUSION, s. f. (Gram.) c’est l’action de verser ou répandre d’un vaisseau un liquide qui est contenu en quelque quantité, ou avec quelque degré de vîtesse. Voyez Fluide.

* Effusion, (Astron.) c’est la partie du signe du Verseau qui est renfermée dans les globes & dans les planispheres célestes, par l’eau qui sort de l’urne du Verseau. Voyez Verseau.

* Effusion, (Hist. anc.) on faisoit dans les anciens sacrifices des Payens différentes effusions, qu’on nommoit libations. Voyez Libations.

* Effusion de la farine, (Histoire anc.) c’est ainsi que les anciens appelloient une de leurs danses burlesques, dont il ne nous est resté que le nom avec la connoissance du caractere.

Effusion, (Med.) écoulement des humeurs qui s’épanchent par leurs vaisseaux ou leurs réservoirs blessés ou rompus, dans la membrane cellulaire, dans d’autres cavités du corps, ou hors du corps.

Le sang & la lymphe répandus dans la membrane cellulaire par la blessure ou la rupture des vaisseaux sanguins, est une espece d’effusion à laquelle se rapportent l’anevrysme faux & l’échymose, qui succede à une saignée. Il faut encore rapporter ici l’épanchement du chyle, des excrémens, de l’urine, de la bile, occasionné par quelque rupture ou quelque blessure de l’œsophage, de l’estomac, des intestins, de la vessie, & de la vésicule du fiel. Enfin la chûte du fœtus dans le bas-ventre par la rupture de l’utérus, est une sorte d’effusion.

Tout ce qui peut blesser, former des contusions, des ruptures, de violentes distensions, causera l’effusion des humeurs, comme aussi si l’on ôte l’appui & le soûtien des parties.

Par l’effusion 1°. la partie ou le corps est privé de son humeur naturelle : 2°. l’humeur épanchée comprime par son poids les parties voisines : 3°. cette humeur se corrompant par le séjour, produit plusieurs autres maux.

Il faut donc réunir & consolider, s’il est possible, le vaisseau ou le réservoir ouvert ; ôter l’humeur extravasée ; soûtenir la partie qui a été ouverte, afin d’empêcher un nouvel écoulement. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.