L’Encyclopédie/1re édition/DRYADES

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DRYADES, s. m. plur. dans la Mythologie, c’étoient les nymphes des bois, sorte de divinités imaginaires qui présidoient aux bois & aux arbres en général ; car le mot grec drus, qui signifie proprement un chêne, se prend aussi souvent pour tout arbre en général.

On feignoit donc que les forêts & les bois étoient spécialement sous la protection des Dryades, qu’on y supposoit errantes ; & c’étoit la différence qu’on mettoit entre elles & les Hamadryades, qui, selon les Poëtes, habitoient aussi les bois, mais de maniere qu’elles étoient chacune comme incorporée à un arbre, cachée sous son écorce, & qu’elles naissoient & périssoient avec lui ; ce qu’on avoit imaginé pour empêcher les peuples de détruire trop facilement les forêts. Pour couper des arbres, il falloit que les ministres de la religion eussent déclaré que les nymphes qui y présidoient, s’en étoient retirées & les avoient abandonnés. Ovide & Lucain ont fondé sur ces idées alors dominantes, deux belles fictions ; & le Tasse, dans sa Jérusalem délivrée, fait trouver à Tancrede sa Clorinde, enfermée dans un pin, où elle est blessée d’un coup qu’il donne au tronc de cet arbre ; & Armide sous l’écorce d’un myrthe, lorsqu’il s’agit de couper la grande forêt occupée par les diables. Ces fictions font une partie du merveilleux de son poëme. Voyez Hamadryades.

Quelques auteurs ont écrit qu’il y avoit chez les anciens Gaulois, des prophétesses ou devineresses appellées Dryades ; mais il ne faut entendre par-là que les femmes des druides qui habitoient les bois, & qui se mêloient de prédire l’avenir. Voyez Druides. Chambers. (G)