L’Encyclopédie/1re édition/DÉSUDATION

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DÉSUDATION, s. f. terme de Medecine, qui signifie une maladie de la peau que les Grecs appelloient ἵδρωα, les Latins sudamina. Ils entendoient par ces noms de petits boutons, comme des grains de millet qui exulcerent & excorient la peau.

Ces éruptions, dit Sennert, attaquent principalement les enfans & les jeunes personnes d’un tempérament chaud, & cela sur-tout en été : elles se montrent autour du cou, aux épaules, à la poitrine, aux bras & aux cuisses, mais le plus souvent auprès du fondement & des parties de la génération.

Les sueurs âcres, mordicantes, qui détruisent l’épiderme, rongent la peau, & y causent un sentiment de demangeaison, sont le plus souvent la cause prochaine de la désudation : le mauvais régime des nourrices qui usent d’alimens échauffans, de liqueurs spiritueuses, & même défaut dans les enfans & autres qui sont atteints de cette maladie, en sont les causes prédisponentes ; mais sur-tout la négligence à changer de linge, la malpropreté, produisent le plus souvent la désudation.

Elle n’a rien de dangereux, & la guérison en doit être abandonnée à la nature, si la nourrice est saine, si l’enfant se porte bien d’ailleurs, s’ils ne sont dans le cas d’être soupçonnés d’aucun vice dominant dans la masse des humeurs : on doit prescrire un bon régime, si le mauvais peut avoir donné lieu à la maladie : si elle vient de cause externe, comme des linges malpropres, il faut en employer de bien nets, & en changer souvent : on peut adoucir l’acrimonie prurigineuse en oignant la partie affectée avec du beurre frais seul ou lavé dans l’eau rose : on doit s’abstenir de tout remede repercussif & dessiccatif, qui ne peut qu’être très-nuisible en ce cas en faisant rentrer l’humeur qui établit le vice de la peau sur quelque partie plus importante, ou en empêchant qu’elle ne se dissipe au-dehors, ce qui arrive peu-à-peu, & contribue beaucoup à purifier le sang, & à emporter la cause de bien d’autres maladies. Voyez Eruption, Exantheme. (d)