L’Encyclopédie/1re édition/CRIN

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CRIN, s. m. On appelle ainsi ces grands poils qui sont attachés tout le long du cou, de même que ceux qui forment la queue du cheval : on dit qu’un cheval a tous ses crins, lorsqu’on ne lui a coupé ni la queue ni les crins du cou : on noüe, on tresse, & on natte les crins, ou pour l’embellissement du cheval, ou pour les accoûtumer à rester du côté que l’on veut : on coupe les crins depuis la tête jusqu’à la moitié du cou, pour que celui-ci paroisse moins gros & plus dégagé. Faire le crin, c’est recouper au bout de quelque tems le crin de l’encolure qui a été coupé, lorsqu’il devient trop long. Faire les oreilles ou faire le crin des oreilles, c’est couper le poil tout au-tour du bord des oreilles. Se tenir aux crins, se dit lorsque le cavalier se sentant peu ferme, prend les crins du cou avec la main lorsqu’un cheval saute, de peur qu’il ne le jette par terre. On dit vendre un cheval crins & queue, pour dire le vendre très-cher. (V)

Crin, (Corderie.) On distingue deux sortes de crin, l’un qui est droit & tel qu’il sort de dessus l’animal ; l’autre qu’on appelle crin crépi, c’est-à-dire du crin qui a été cordé, & qu’on a fait boüillir pour le friser.

Il y a plusieurs sortes d’artisans qui se servent de crin pour les ouvrages de leur métier.

Le crin plat ou droit est employé par les Perruquiers, qui en font entrer dans les perruques. Les Luthiers s’en servent pour garnir les archets des instrumens de Musique, Les Boutonniers en font de fort beaux boutons ; & les Cordiers en font des longes pour les chevaux, & des cordes pour étendre le linge.

Le crin crépi sert aux Selliers & aux Bourreliers ; aux Selliers, pour garnir les carrosses, selles, & coussinets ; aux Bourreliers, pour rembourrer les bâts des chevaux & des mulets, & les sellettes des chevaux de chaise & de charrette.