L’Encyclopédie/1re édition/COUSSINET

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COUSSINET, subst. m. en Architecture, est selon Vitruve, un oreiller ou balustre, à quoi ressemblent les parties latérales du chapiteau ionique antique, & dont les côtés sont dissemblables. V. Chapiteau.

On appelle aussi coussinet, la pierre qui couronne un pié-droit, & dont le lit de dessous est de niveau, & celui de dessus incliné pour recevoir le premier voussoir ou la retombée de l’arc d’une voûte. (P)

Coussinet, voyez Chevet.

Coussinet à Mousquetaire, (Art milit.) étoit un coussinet que le soldat portoit autrefois sous sa bandouilliere, à l’endroit où se posoit le mousquet. (Q)

Coussinet, en terme d’Argenteur, est une espece d’oreiller couvert de bazanne, sur lequel on met l’argent pour le couper plus aisément. Cet oreiller ou coussinet est représenté sur la table de la figure 4. de la vignette de la Planche de l’Argenteur.

Coussinet, en termes de Bottier, est un petit sac plein de crin & piqué, qui se met dans les genouillieres des bottes, pour empêcher les incommodités qu’elles peuvent causer.

Coussinet, terme de Bourrelier, c’est une partie du harnois des chevaux de carrosse, composée de deux petits coussins de toile B, garnis de bourre & de crin, & recouverte d’une grande plaque de cuir à-peu-près quarrée. Le coussinet pose sur le garrot du cheval. L’usage du coussinet est de soûtenir par deux bandes de cuir l’anneau de fer en forme de boucle, où aboutissent les reculemens, le poitrail, & les traits ; & par deux autres bandes appellées montans, de soûtenir le poitrail, & empêcher qu’il ne baisse trop & n’embarrasse le cheval dans sa marche.

Le coussinet sert aussi à assujettir le surdos, & ainsi à contenir toutes les parties du harnois. Voyez la fig. 1. & 2. Pl. du Bourrelier.

Coussinet, (Couvreur.) rouleau de paille nattée, que ces ouvriers attachent sous les piés de leurs échelles, pour les empêcher de glisser ; ces échelles en sont appellées échelles à coussines.

Coussinet, (Doreur.) Le coussinet des Doreurs est un morceau de bois bien uni, sur lequel est posé un lit de crin, ou de bourre, ou de feutre, & par-dessus une peau de mouton ou de veau, bien tendue & attachée avec de petits clous. Ce coussinet est entouré de deux côtés d’un morceau de parchemin de six doigts de haut, pour empêcher que le vent ne jette à terre l’or qu’on met dessus. Voyez la figure 6. Pl. III. du Doreur.

Coussinet, en termes de Gravure en Taille-douce, c’est une espece de petit coussin que l’on fait de peau, rempli de sablon d’Etampes ; il doit avoir six à sept pouces de diametre, & deux à trois pouces d’épaisseur. Il sert pour poser la planche de cuivre, & lui donner tous les mouvemens nécessaires. Voyez Pl. II. de la Gravure & la fig. 14. de la Pl. I. qui en fait voir l’usage.

Coussinets, (à la Monnoie.) sont les lames ou bandes d’acier, sur lesquelles sont gravés en creux les moltés de légende de la tranche. Voyez Marque sur tranche.