L’Encyclopédie/1re édition/COURBATURE
COURBATURE, s. f. (Medecine.) Voyez Rhumatisme.
Courbature, (Maréchallerie.) On appelle ainsi le battement ou l’agitation du flanc du cheval, & un mouvement tel que celui que la fievre cause aux hommes. La courbature peut arriver lorsque le cheval a été surmené, & la respiration n’est alors altérée que par l’excès du travail ; à la différence du cheval poussif, dont le poumon est alteré avec de grands redoublemens de flanc. Il devient aussi courbatu sans être surmené, & c’est lorsqu’il est trop échauffé ou plein de mauvaises humeurs. La courbature, suivant Soleisel, est une chaleur étrangere, causée par les obstructions qui se forment dans les intestins & les poumons, ce qui donne les mêmes signes que pour la pousse, & même avec plus de violence. Voyez Pousse.
Le remede le plus sûr & le plus facile à la courbature est le vert : si le cheval est jeune, il se remettra assûrément le prenant dans les premieres herbes, & si on le laisse pendant la nuit à l’herbe ; car la rosée d’Avril & de Mai le purgera & lui débouchera les conduits. L’orge vert, donné comme nous venons de dire, est aussi parfaitement bon.
La courbature est un des trois cas redhibitoires qui annullent la vente d’un cheval. On en est garant pendant neuf jours, parce que ce défaut peut être caché durant ce tems-là. (V)