L’Encyclopédie/1re édition/COURBARIL

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COURBARIL, sub. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante, dont la fleur est papilionacée. Il s’éleve du fond du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit ou une silique dure, composée d’une seule capsule qui renferme des semences dures, arrondies, & environnées de farine & de fibres. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

Le courbaril autrement courbary, est un grand arbre des pays chauds de l’Amérique, dont le bois est rouge, dur, pesant, ayant le fil mêlé, très-propre à faire d’excellens ouvrages de charpente : on l’employe à la construction des arbres & des rôles qui servent aux moulins à sucre ; il sert aussi à faire de grandes roulettes d’une seule piece, tant pour les chariots que pour les affuts de canon.

Le courbaril porte un fruit de forme à-peu-près ovale, long de 5 à 6 pouces, large de 2 ou 3, épais de 15 à 18 lignes, & attaché à une forte queue.

L’écorce de ce fruit est ligneuse, dure, épaisse de deux lignes, & très-difficile à rompre ; elle renferme trois ou quatre semences extrèmement dures, couleur de maron foncé, plus grosses que des féves de marais, & de figure ovale ; entourées d’une substance fibreuse, fort déliée, dont les interstices contiennent une poussiere grise qui remplit tout le vuide du fruit ; elle ressemble, tant par la couleur que par le goût, à de la poudre de reglisse un peu vieille. On en fait peu d’usage.

Lorsque l’arbre est vieux, il sort de son tronc de gros morceaux d’une parfaitement belle résine, d’un jaune clair, solide, transparente, & de bonne odeur ; elle brûle comme le camphre ; elle n’est pas soluble dans les esprits ardens, non plus que dans les huiles essentielles ni dans les grasses. Cette résine ressemble tellement à la gomme copal, qu’il n’est pas aisé de les distinguer : on peut au moyen d’un procédé particulier les employer également dans les vernis transparens. Article de M. le Romain.