L’Encyclopédie/1re édition/CONSISTANCE

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CONSISTANCE, s. f. (Physiq.) est cet état du corps dans lequel ses parties composantes sont tellement liées entr’elles, qu’elles résistent plus ou moins à la séparation les unes, des autres. Voyez l’article Cohésion.

La consistance differe de la continuité, en ce que la consistance suppose une difficulté de séparer les parties continues, ce que ne suppose pas la continuité ; l’idée de la continuité d’une chose n’emportant que la contiguité de ses parties. Voyez Continuité.

Consistance se dit particulierement par rapport aux corps considérés entant qu’ils sont plus mous ou plus durs, plus liquides ou plus secs. Voyez Fluidité, Dureté, &c.

Les formes extérieures & visibles des médicamens, boles, syrops, onguens, &c. different principalement par la couleur & par la consistance. Chamb. (O)

Consistance, (Phys.) état de perfection où les choses susceptibles d’accroissement ou de décroissement demeurent pendant quelque tems, comme dans un état permanent, sans augmenter ni diminuer.

Ce terme se dit particulierement des arbres, pour signifier l’âge au-delà duquel ils ne croissent plus, & où cependant ils ne commencent point encore à décliner. Voyez Arbre, &c.

Ainsi l’on distingue trois états dans un arbre, la crue, la consistance, & le retour, qui sont communs à tous les arbres, même aux fruitiers.

La consistance du chêne est depuis cinquante ans à cent soixante ; quelques-uns cependant soûtiennent que leur consistance ne commence qu’à cent ans, assûrant qu’ils croissent jusqu’à ce tems-là, & qu’ils continuent dans cette vigueur jusqu’à l’âge de deux cents ans. Chambers. (O)

Consistance, en termes de Pratique, ce en quoi consistent ou à quoi montent les effets d’une succession, ou les domaines & dépendances d’un héritage, en un mot la totalité d’une chose quelconque. (H)